Dans ce livre très sombre, l’économiste Alain Cotta, enseignant à l’université de Dauphine, prédit la montée des inégalités sociales face au « triomphe de l’hypercapitalisme mondial ». Analysant les rivalités qui opposent le capitalisme de l’entreprise à celui des États (les entreprises publiques), l’économiste soutient que leurs divergences s’atténueront, et finiront par converger par intérêt économique. La concentration du capitalisme entre quelques « oligarques » serait donc promise à un avenir radieux selon l’économiste. Sur fond de révolution numérique, à laquelle il adhère sans réserve, Alain Cotta dépeint un nouvel ordre mondial effrayant, composé « d’hyperriches », de classes moyennes élargies « dont les niveaux de vie se rapprocheront » et « d’exclus » toujours plus nombreux dans les populations rurales en Afrique ou en Asie, dont les emplois pourraient disparaître et se robotiser. « Transformer en peu de temps un paysan en ouvrier non spécialisé est relativement aisé. En faire un employé digital implique davantage d’efforts et de temps, donc beaucoup plus d’exclus », assène-t-il. Si sa vision radicale ne convainc pas toujours (le livre manque d’arguments), l’auteur interpelle sur les risques d’un déséquilibre social toujours plus accentué avec la montée en puissance des géants du web, aux États-Unis ou en Chine.