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Le fait de la semaine

Securisation des parcours : Coup d’accélérateur SUR le conseil en évolution professionnelle

Le fait de la semaine | publié le : 26.02.2018 | Nathalie Tran

Lancé en 2015, le dispositif doit encore gagner en efficacité. Permettre à chacun – salariés, travailleurs indépendants et demandeurs d’emploi – de bénéficier d’un accompagnement personnalisé dans l’élaboration de son projet professionnel, est l’un des enjeux de la réforme.

S’il y a un sujet qui fait consensus, c’est bien la nécessité de doper le conseil en évolution professionnelle (CEP) et lui donner une plus large visibilité. Mesure phare de la réforme de la formation professionnelle de 2014, la création de ce service gratuit qui permet à toute personne, en tout anonymat, de faire le point sur sa situation professionnelle et d’être conseillée et accompagnée dans une démarche d’évolution, reste encore mal connue du grand public.

Selon le rapport du Conseil national de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelles (CNEFOP) rendu en juin 2017, plus de 1,5 million de personnes en ont bénéficié en 2016, soit deux fois plus qu’en 2015 (année de son déploiement). Ce nouvel outil monte indéniablement en puissance, mais il peine à atteindre sa cible prioritaire : les salariés en activité. Aujourd’hui, plus de 74 % des actions sont réalisées par Pôle emploi en direction des demandeurs d’emploi.

Pour passer à la vitesse supérieure et favoriser la sécurisation des parcours professionnels tout au long de la vie, telle qu’elle a été voulue par la réforme de 2014, le projet d’accord national interprofessionnel (ANI) prône une sensibilisation des entreprises sur les enjeux du dispositif et des organismes qui en ont la charge, via les accords de branche ou d’entreprise. Ainsi, celles-ci pourraient informer leurs collaborateurs sur le CEP à l’occasion, notamment, de l’entretien professionnel.

De l’accueil à la définition d’un projet

La professionnalisation des opérateurs du CEP (l’Apec, Pôle emploi, les missions locales, les Fongecif et Opacif, Cap emploi) fait également partie des axes d’amélioration définis par les partenaires sociaux. Leur rôle : outiller le bénéficiaire afin de lui permettre de faire des choix éclairés, à travers une démarche structurée en deux niveaux au lieu de trois jusqu’ici. Un accueil personnalisé, tout d’abord, qui permet de clarifier sa demande et lui fournir une information sur les dispositifs et les acteurs susceptibles de l’aider. Puis en fonction des besoins exprimés, la définition, la construction et la formulation, avec le salarié, de son projet d’évolution, de reconversion ou de mobilité professionnelle. Celui-ci pouvant s’appuyer sur des prestations éligibles au compte personnel de formation (CPF), comme le bilan de compétence ou le démarrage d’une validation des acquis de l’expérience (VAE), par exemple. Cette articulation entre le CEP et le CPF est un des points que la réforme devrait également améliorer.

Indicateurs de réussite

Pour garantir la qualité de la mission des opérateurs, le texte préconise, par ailleurs, la définition d’indicateurs de réussite. Certains organismes, comme le Fongecif Ile-de-France n’ont pas attendu pour s’y mettre. Chaque année, l’opérateur réalise un bilan quantitatif et qualitatif qui lui permet d’affiner progressivement son offre de service. « Nous avons développé un ensemble de prestations qui vont de l’entretien individuel à l’atelier collectif, en passant par la création d’une plateforme distancielle, de webinars et de serious games pour aider les personnes à construire un projet professionnel en cohérence avec leur employabilité. Nous les orientons ensuite vers les organismes de formation les mieux adaptés à leur besoin », explique Laurent Nahon, le directeur général. L’équipe, qui compte une quarantaine d’experts en orientation professionnelle, a ainsi accompagné 300 000 personnes et délivré plus de 60 000 CEP sur l’année 2017.

« 88 % des salariés que nous recevons sont en CDI et ont un projet de reconversion ou de transition professionnelle ; la grande majorité d’entre eux sont des femmes de niveau bac ou infra et travaillent dans des TPE et PME, ce qui correspond bien à notre public prioritaire », précise-t-il.

Enfin, point important et non des moindres, le CEP devrait désormais être doté d’un financement dédié. Pour les partenaires sociaux, c’est l’assurance que le dispositif puisse être largement déployé et atteindre ses objectifs.

Auteur

  • Nathalie Tran