« En finançant plus de formations pour les demandeurs d’emploi avec les cotisations des employeurs, cette réforme de la formation professionnelle présente pour moi deux risques. Pour les entreprises, celui de ne plus savoir ce qu’elles financent et comment cela peut bénéficier à leurs salariés. Pour les collaborateurs, celui de ne pas se saisir de leurs droits, parce que l’entreprise ne pourra plus les accompagner comme elle le fait. Le rôle d’un professionnel de la formation est de conseiller sur l’offre, le bassin d’emploi, les compétences… Ce qu’aucune plateforme, surtout si complexe, ne fera. Et les conseils en évolution professionnelle ne sont pas encore assez formés eux-mêmes. Imaginer que les collaborateurs seront autonomes sur la plateforme est un leurre. Il aurait fallu auditer tout le système pour certes le simplifier, mais surtout améliorer les passerelles entre les différents organismes et entre les formations initiale et continue. Nous manquons d’une cohérence d’ensemble pour une vraie politique de l’emploi. »