logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

L’actualité

Un œil sur la semaine sociale

L’actualité | publié le : 26.02.2018 | Domitille Arrivet

Image

Un œil sur la semaine sociale

Crédit photo Domitille Arrivet

Emploi des handicapés.

La loi imposant aux entreprises de compter 6 % de personnes handicapées dans leur effectif a 30 ans. Dure réalité, le taux d’emploi effectif dans le secteur privé plafonne bien loin de l’objectif : 3,4 % seulement en 2015, selon la Dares. Au Royaume-Uni, ce taux est trois fois plus élevé. Une réforme s’impose donc pour que le taux de chômage de ces personnes (19 % actuellement) ne soit pas deux fois plus élevé que la moyenne nationale. Et ce malgré les montants investis à la fois dans des dispositifs d’indemnisation et d’accompagnement vers l’emploi. En lançant le 15 février une concertation avec les partenaires sociaux sur la manière d’améliorer les dispositifs existants, les ministres de l’Économie et du Travail ont ouvert un nouveau dossier complexe. Et déjà suscité la grogne des nombreuses associations qui œuvrent auprès de ces populations et déplorent de n’avoir pas toutes été sollicitées pour l’ouverture de la concertation. Organisées aussitôt en collectif appelé « comité d’entente », elles ont fait connaître leur mécontentement à Sophie Cluzel, la secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargée des personnes handicapées.

Chômage des indépendants.

Peut-être qu’il aurait mieux valu ne rien dire. C’est la question que le Président de la République peut se poser au regard des polémiques sur l’extension de l’allocation chômage aux travailleurs indépendants. Sa promesse de campagne d’élargir le bénéfice de la couverture chômage à tous les chefs de petites entreprises est largement écornée. Ce qui n’est pas du goût notamment du SDI (Syndicat des Indépendants) qui voit la largesse présidentielle se réduire comme peau de chagrin à l’épreuve de la concrétisation. « Nous n’étions pas demandeurs de cette disposition de la part du Président. Même si nous reconnaissons que nous l’avons bien accueillie », alerte Marc Sanchez, le secrétaire général de cette organisation patronale qui revendique 25 000 TPE adhérentes. La réalité a vite rattrapé les protagonistes de la négociation : les rapports publiés par le Cese et par l’Igas sur ce sujet mettent en évidence qu’une telle assurance ne peut être accordée que dans un cadre bien restreint. Et qu’elle ne peut se construire sans aller chercher dans un nouveau porte-monnaie de quoi assurer son financement. « Avec la limitation dans le temps et les délais de carence dont on a alors parlé pour les indépendants, on n’était plus du tout dans le projet », déplore maintenant Marc Sanchez. D’autant que, dans cette période de négociation, le projet de taxation supplémentaire des contrats courts, qui en théorie n’a pas de lien avec cette question assurantielle, est apparu aux indépendants comme une façon de prendre dans une poche pour remettre dans une autre. Les patrons de PME, aussi petites soient-elles, sont en cela en phase avec l’ensemble des représentants du patronat français : pas question de taxer davantage ces CDD qui sont particulièrement utiles aux PME et TPE pour faire face à leurs pics d’activité. « Dans ce cas, nous préférons le statu quo », plaide dorénavant le représentant du SDI.

Pause dans les plans sociaux.

Murmures au ministère du Travail : en 2017, le nombre de PSE devrait avoir baissé de 15 % par rapport à ceux enregistrés l’année précédente. Un bon score qui avait déjà été enregistré en 2016. « Des PSE, parfois on a l’impression qu’il en tombe comme à Gravelotte, puis plus rien », confie-t-on dans l’entourage de Muriel Pénicaud. Même si, ces derniers temps, les mauvaises nouvelles se sont accumulées avec les annonces de licenciements collectifs chez Pimkie, Carrefour, Bricorama, Solocal, ou de plans de départs volontaires (rupture conventionnelle collective) massifs chez PSA, IBM ou Société générale, la tendance est donc à l’amélioration. Il faut dire que les vents sont par ailleurs favorables : la croissance reprend des couleurs, la création d’emplois est en augmentation, le taux de chômage baisse. Quant au nombre de contrats d’intérim, véritable baromètre avancé du moral économique, il est en hausse. Alors, même si les esprits grincheux diront que tous ces indicateurs n’évoluent que lentement et qu’ils n’embarquent pas toutes les catégories de population de façon homogène, ils ont le mérite de converger. Au ministère, on s’en réjouit.

Auteur

  • Domitille Arrivet