C’est un outil de mobilité interprofessionnelle bien affûté dans le Sud de l’Alsace, au point qu’il est devenu une référence en France. “Mon métier de demain” évolue, afin de s’adapter aux nouvelles approches du recrutement. Au recensement des métiers gisements d’embauches, sa spécialité depuis six ans, il ajoute désormais celui des compétences. Le site monmetierdedemain.com, porte d’entrée du dispositif pour ses utilisateurs, les chercheurs d’emploi salariés ou chômeurs, propose depuis quelques semaines d’évaluer en 16 questions leur capacité à travailler en équipe, à anticiper, à respecter des procédures, à communiquer… Ce contenu complémentaire a été élaboré par la Maison de l’emploi et de la formation (MEF) Mulhouse Sud-Alsace, le pilote de “Mon métier de demain”, et ses partenaires acteurs publics et privés locaux de l’emploi. « Il découle du constat que, de plus en plus, les recruteurs attendent des compétences comportementales (savoir-être, adaptabilité, etc.), autant ou davantage que des compétences techniques. C’est la montée des soft skills », explique Alexandra Walonislow, directrice de la MEF.

Une fois ses compétences auto-déclarées, le chercheur d’emploi est orienté par le site vers une série de métiers en correspondance, dans des secteurs d’activités variés. “Mon métier de demain” recense et décrit un peu plus de cent métiers, 79 « porteurs » et 30 « en déclin », entre lesquels il identifie une multitude de passerelles professionnelles possibles. Il fait visualiser concrètement le parcours (formation, validation des acquis…) à effectuer, sous la forme d’un amphithéâtre dont il faut gravir plus ou moins de marches selon l’ampleur de la transition professionnelle. « Nous actualisons régulièrement la liste. Nous allons ajouter prochainement deux métiers en déclin et sept porteurs, ces derniers en lien notamment avec l’industrie du futur », annonce Anne-Gaëlle Mangin, chargée de mission à la Maison de l’emploi et de la formation. La MEF porte d’ailleurs, avec la communauté d’agglomération de Mulhouse (M2A) et le centre de formation d’apprentis de l’industrie (CFAI) de l’UIMM, le projet d’une plateforme de formation continue et initiale à l’industrie 4.0. Le dossier répondra d’ici à la fin du trimestre à un appel à projets du Programme d’investissements d’avenir.

Monmetierdedemain.com puise dans une origine un peu plus lointaine : l’initiative Transvers’Al de gestion territoriale des emplois et des compétences (GTEC), qui fut en 2009 une pionnière de la déclinaison de la GPEC (gestion prévisionnelle) interne aux entreprises à l’échelle interprofessionnelle, dans un bassin d’emploi donné, celui du Sud-Alsace. Ce travail se poursuit toujours, autour du trio MEF-Pôle emploi-Afpa. Dans ce territoire voisin de l’Allemagne, il a rapidement pris un visage binational : il était difficile d’ignorer les nombreuses opportunités d’embauches à quelques dizaines de kilomètres dans les régions de Fribourg-en-Brisgau et Lörrach où le chômage plafonne à 4,5 %. Sur les 79 métiers porteurs, 30 le sont aussi outre-Rhin, ils sont identifiés par un petit drapeau allemand sur le site. Fin 2017, pas moins de 5 000 offres d’emploi étaient compilées en Allemagne voisine. En les rendant très visibles, monmetierdedemain.com contribue sans nul doute à la lente décrue du chômage qui est descendu sous les 10 % à Mulhouse.