Selon les chiffres publiés par Pôle emploi et le ministère du Travail, le 24 janvier dernier, le chômage a quasi stagné en décembre. Le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A (sans aucune activité au cours du mois écoulé) a baissé de 0,1 % sur un mois. Soit 2 700 inscrits en moins, pour un total de 3,45 millions de chômeurs en métropole, et 3,7 millions en incluant les territoires d’outre-mer. Mais c’est la courbe du chômage sur l’ensemble de l’an dernier qui a retenu l’attention. En baisse, de 0,5 % seulement sur un an, soit 13 500 demandeurs d’emploi en moins. Une baisse minime, bien moins forte qu’en 2016, où le chômage s’était replié de 3 %. Malgré la consolidation de la reprise en 2017, avec une croissance de 2 %. Le marché du travail a en outre été dynamique, l’an dernier, avec près de 200 000 créations d’emplois. Mais dans le même temps, la population active a elle aussi progressé, avec le retour sur le marché du travail de personnes qui s’en étaient tenues à l’écart, faute de perspectives d’embauche. À cela s’ajoutent des biais. Notamment le traitement statistique du chômage opéré à la fin du quinquennat de François Hollande. La forte décrue observée en 2016 ayant été en partie alimenté avec le plan de 500 000 formations, qui a transféré pour partie des demandeurs d’emploi de catégorie A, principale mesure du chômage, vers la catégorie D. À la fin du plan l’an dernier, ceux qui n’ont pas trouvé un emploi sont revenus grossir les chiffres du chômage. D’autres mesures gouvernementales ont pesé sur le chômage en 2017. En toute logique, concernant la fin de la prime à l’embauche dans les TPE PME, à l’été dernier. Avec la nouvelle majorité, le non-renouvellement de certains contrats aidés a aussi limité les créations d’emplois.