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Un œil sur la semaine sociale

L’actualité | publié le : 05.02.2018 | Domitille Arrivet

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Un œil sur la semaine sociale

Crédit photo Domitille Arrivet

Rendre le Conseil économique social et environnemental (Cese) utile.

La tâche que s’est fixée Patrick Bernasconi, le président de l’institution née au lendemain de la Deuxième guerre mondiale, est ardue. Non pas parce que ses travaux passent, aux yeux de certains, trop souvent sous les radars. Mais surtout parce que, avec la réforme institutionnelle en cours et le projet du président de la République de réduire d’un tiers le nombre de parlementaires, le palais d’Iéna pourrait bien trinquer plus que les autres. Tout d’abord parce que son président est moins virulent verbalement et médiatiquement que ses homologues François de Rugy pour l’Assemblée nationale et plus encore Gérard Larcher pour le Sénat. De plus, parce que ces deux instances de la République sont nécessaires pour obtenir la majorité des trois cinquièmes du congrès. Celle qui décidera – ou non – de la mise en œuvre de cette réforme attendue des Français. Un statut qui confère donc au Parlement davantage de pouvoir pour faire valoir ses positions et tenter de limiter la réduction du nombre de ses membres. Ce ne sera pas le cas du Cese. Et Emmanuel Macron l’a déjà annoncé en prononçant ses vœux mardi 6 janvier aux forces vives de la nation : il entend réduire le nombre de conseillers de « quasi la moitié ». Il promet notamment de ne plus nommer, dès 2020, de personnalités qualifiées (40) ni de personnalités associées (60). Les tractations s’engagent donc autour du sort des quelque 200 membres restants. Dans ce bras de fer, Patrick Bernasconi tente la stratégie du contournement. Son pari est de faire de l’institution qu’il incarne le lieu de convergence de toutes les opinions « citoyennes ». De celles qui émergent spontanément dans le cadre des pétitions en ligne jusqu’à celles des comités (il en existe 433 !) dont l’avis consultatif est recueilli lors de l’examen des projets de loi. Mais il faudra faire vite. Dans la course aux réformes engagée par le gouvernement, le temps alloué à la fourniture de preuves d’efficacité sera limité.

Changer de nom.

Le directeur général de Pôle emploi, Jean Bassères, qui a été reconduit en décembre 2017 à la tête du service public de l’emploi, rêve de rebaptiser cette maison. Avec ce nom qu’elle ne porte pourtant que depuis moins de dix ans, l’image véhiculée lui semble trop associée à une période difficile pour l’économie et l’emploi. Le haut fonctionnaire a pourtant fait beaucoup pour améliorer le service rendu. Aujourd’hui, 71 % des usagers se disent satisfaits des prestations dont ils bénéficient. Ce chiffre avait stagné à 64 % ces dernières années. Mais le parcours n’est pas fini et l’institution semble s’interroger encore sur le bien-fondé de la fusion réalisée fin 2008 entre l’ANPE et l’Assedic. Un mariage voulu par Nicolas Sarkozy pour simplifier les relations avec les chômeurs, qui avait suscité des levées de bouclier en interne. Neuf ans plus tard, une expérimentation est en cours dans une quinzaine d’agences. Elle consiste à assigner à chaque demandeur d’emploi deux conseillers référents : un pour le placement, un pour l’indemnisation. « Comme avant », reconnaît Jean Bassères. Il le sait, ce n’est pas demain qu’il pourra prétendre rebaptiser « Pole emploi » en « Plein emploi ».

Ordonnances en questions.

À l’occasion d’une matinée de conférences organisée le 26 janvier par le cabinet Altedia, bon nombre de DRH se sont réunis pour échanger sur la mise en pratique des ordonnances Macron. La perplexité plane. À la maison des Arts et Métiers qui les accueille, les entreprises s’observent, se questionnent. Chez Vinci, le groupe de BTP aux 3 000 établissements et entités, on signe 1 000 accords d’entreprise par an. « Ils résistent pour la plupart au passage au peigne fin des accords majoritaires », assure son DRH Thierry Covello. Chez SFR, dont le récent plan de départs volontaires a conduit à réduire les effectifs d’un tiers en un an, « on ne s’est pas encore projeté dans les ordonnances », reconnaît Florence Cauvet. On comprend la DRH. Elle devra cependant rapidement s’atteler à l’organisation de la destinée des quelque 600 titulaires de mandats que compte l’opérateur téléphonique. Avec le CSE, entre 150 et 200 mandats devraient disparaître. Chez Korian, la tâche ne sera pas simple non plus. Même si, depuis la loi Rebsamen, le gestionnaire de maisons de santé est déjà passé depuis 2016 de 70 à 4 comités d’entreprise et un comité central d’entreprise. Réduisant ainsi de 300 le nombre de mandats. Toute la question est d’accompagner le retour à l’emploi d’élus qui, dans cette entreprise, sont bien souvent totalement dédiés à l’exercice de leur mandat. Une difficulté que ne rencontre par sa voisine de plateau Anne Irizan, chez ST Microlectronics. Dans cette société de composants électroniques où les cadres constituent près de la moitié des 11 000 salariés français, les représentants ne dédient qu’un temps limité à l’exercice de leur mandat. Leur retour à l’emploi en sera facilité.

Auteur

  • Domitille Arrivet