logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

L’actualité

Réforme de la formation professionnelle : L’ANDRH demande une meilleure prise en compte des besoins

L’actualité | publié le : 05.02.2018 | Laurence Estival

Image

Réforme de la formation professionnelle : L’ANDRH demande une meilleure prise en compte des besoins

Crédit photo Laurence Estival

L’association des DRH a dévoilé le 29 janvier les résultats d’un sondage réalisé auprès de ses adhérents*, mettant en évidence les attentes des employeurs par rapport aux négociations en cours. Avec en ligne de mire une transformation profonde du système.

« Les vrais enjeux, un écosystème de qualification plus performant et plus juste, permettant à chaque salarié et chaque entreprise de relever les défis de l’économie de la connaissance à l’ère du numérique, risquent une fois de plus de passer au second plan. » Présentant les principaux résultats d’un sondage réalisé auprès de ses adhérents sur leurs attentes par rapport à la réforme de la formation professionnelle et de l’alternance en cours*, le président national de l’ANDRH, Jean-Paul Charlez, n’a pas mâché ses mots, à l’heure où les partenaires institutionnels, embourbés dans des querelles de pouvoirs, semblent avoir perdu de vue la feuille de route transmise par le gouvernement… Le système de formation professionnelle est devenu tellement complexe que même les professionnels des RH ont du mal à s’y retrouver ! Or il y a urgence à le remettre sur les rails. 70 % des DRH sondés estiment que l’offre disponible sur le marché ne répond que « partiellement » aux besoins en raison d’une insuffisante prise en compte des attentes des « clients », entreprises et salariés…

Responsabilité partagée et prime aux branches et entreprise

Les réponses des DRH dessinent en creux les transformations à leurs yeux nécessaires. D’accord pour que les salariés prennent leur avenir en main, les DRH s’interrogent toutefois sur l’évolution du CPF. Si seuls 7 % des répondants souhaitent sa suppression, 79 % sont favorables à la fin des listes de formations éligibles et à son extension à des formations non certifiantes ou non qualifiantes pour réintroduire davantage de souplesse. « Il faut aussi réfléchir à une meilleure articulation entre le plan de formation de l’entreprise et le CPF car le maintien de l’employabilité du salarié ne se résume pas à une amélioration de son employabilité hors de son entreprise. Il faut trouver le juste équilibre », rappelle Jean-Paul Charlez, plaidant pour le développement de parcours co-construits. Avec l’accent mis sur les compétences transversales de plus en plus obligatoires, et à tous les niveaux de qualification, pour évoluer professionnellement. Plaidant à 81 % pour le maintien de l’entretien professionnel, les DRH ne sont plus que 61 % à vouloir garder la décentralisation mise en place par la réforme du 2014.

D’une manière générale, les répondants font d’ailleurs davantage confiance aux branches qu’aux régions pour piloter la formation des salariés, même s’ils se prononcent pour une évolution du rôle des Opca vers des missions de conseil sur l’optimisation des dépenses formation ou auprès des salariés sur la bonne utilisation de leurs droits. Un même constat est dressé pour l’apprentissage et l’alternance. 47 % désignent les Opca comme les interlocuteurs les plus efficaces et 40 % les branches pour accompagner les entreprises dans leur politique d’alternance. 51 % pensent que les branches (et 27 % les entreprises) sont les plus à même de gérer un CFA. Globalement satisfaits de l’alternance malgré l’investissement que cela représente, les DRH ne sont pas opposés à un rééquilibrage entre les formations post-bac ou bac et infra-bac, la surreprésentation des bac + 2 et plus étant davantage due à la difficulté de trouver des profils correspondant à la seconde catégorie. À noter enfin que 95 % des sondés sont favorables à la fusion des contrats d’apprentissage et de professionnalisation, utilisés dans des proportions identiques. « Plus que le dispositif, c’est le profil du candidat et la formation choisie qui guident le choix des entreprises », met en avant Jean-Paul Charliez. Dont acte.

* Sondage réalisé auprès de l’ensemble des adhérents entre le 29 novembre et le 22 décembre 2017.

Auteur

  • Laurence Estival