Dans cet ouvrage de synthèse clair et bien fait, le centre pour la recherche économique et ses applications (Cepremap) dresse un bilan négatif de 20 ans de politique de zones franches urbaines (ZFU). Attirer les entreprises via des allègements de charges ou d’impôts dans des banlieues défavorisées pour embaucher sur place ? « Ces dispositifs n’ont pas eu les résultats escomptés pour sortir les résidents du chômage », constate le Cepremap. Chiffres à l’appui, le livre analyse les ratés des différentes formules des ZFU (prolongées jusqu’en 2020), soulignant « les effets d’aubaine pour les entreprises ». Les auteurs ne sont guère plus optimistes sur les clauses d’embauche locales introduites depuis quatre ans, doutant « que les compétences recherchées soient en adéquation avec celles des résidents ». Pour sortir du ghetto, le centre de recherches préconise une politique plus ambitieuse, allant d’une mixité scolaire élargie (vers d’autres établissements hors zone) à l’effort de formation des habitants des banlieues « qui cumulent les handicaps sociaux ». À commencer, notent les chercheurs, par les discriminations à l’embauche liées à l’adresse ou au nom de famille. Face à problème désormais bien connu, le Cepremap recommande notamment d’accentuer « les politiques de discrimination positive dans toutes les entreprises ».