Halte à l’esprit cartésien qui « ligote » la pensée, retour aux sens qui ouvrent de nouveaux horizons ! Dans cet ouvrage de réflexion collectif, les dirigeants et DRH du Cercle du leadership exhortent les cadres dirigeants à « éveiller » leurs sens : l’ouïe, la vue, l’odorat, le toucher… « À trop oublier notre corps et nos cinq sens fondamentaux, nous nous privons de marges de manœuvre, d’espaces de liberté et de possibilités d’évolutions indéniables », affirme en préambule du livre Philippe Wattier, président du Cercle du leadership. Du Pdg de Michelin à la DRH de Sephora, dans ce recueil, une vingtaine de contributeurs livrent leur vision personnelle sur l’importance des cinq sens, en incluant deux autres : l’intuition ou l’altruisme. Filant la métaphore assez loin (sentir, ressentir les autres), le livre est inégal. Les auteurs n’évitent pas certains poncifs, incitant les managers à « pratiquer l’écoute active qui fait exister l’autre » ou vantant l’intuition comme « source d’audace créatrice » pour les entrepreneurs. Le livre apporte malgré tout une certaine fraîcheur humaine : une poignée de main en dit beaucoup sur l’autre et « après tout, un DRH n’a-t-il pas ses cinq sens en alerte pour déceler les talents ? » questionne Patrick Cazenave, DRH du groupe Schmidt. Le propos peut sembler banal. Mais en pleine révolution numérique, cet éloge de la force des sens fait du bien. L’ouïe et le regard, estime le Cercle du leadership, restent « les capteurs sensoriels les plus fins » pour décider et ressentir le climat de l’entreprise.