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Le fait de la semaine

Dialogue social : « On a besoin d’interlocuteurs au courant du fonctionnement global de l’entreprise »

Le fait de la semaine | publié le : 08.01.2018 | Hugo Lattard

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Dialogue social : « On a besoin d’interlocuteurs au courant du fonctionnement global de l’entreprise »

Crédit photo Hugo Lattard

Président de l’ANDRH, Jean-Paul Charlez est directeur général des ressources humaines (DGRH) du Groupe Etam.

Voilà plusieurs années que l’ANDRH demandait la fusion des IRP. Êtes-vous satisfait ?

Bien sûr. Nous sommes très satisfaits que cette demande émanant de professionnels de la fonction, indépendamment de toute considération politique, ait abouti. Car dans les IRP, on a besoin d’interlocuteurs qui soient au courant de l’ensemble du fonctionnement de l’entreprise. C’est-à-dire qui soient à la fois intéressés par les questions sociales, les questions économiques, les questions de condition de travail, de santé et de bien-être au travail. On ne peut pas séparer tel ou tel sujet du fonctionnement global d’une entreprise. Je suis convaincu que la fusion des IRP améliorera la qualité du dialogue social parce qu’elle obligera l’ensemble des interlocuteurs à la polyvalence. Je ne dis pas que l’on n’aura parfois pas besoin d’experts. Je dis qu’il faut que ces experts travaillent sous la coupe de généralistes. Comme c’est le cas de votre médecin, qui vous envoie voir un spécialiste sur tel ou tel point précis. Quant au CHSCT, on ne fait que revenir à la situation antérieure à 1982, en attribuant les questions de santé, de sécurité et de conditions de travail à une commission, dépendant du CSE. Tout comme il existe une commission chargée des questions économiques, de formation, d’égalité professionnelle, d’aide au logement, etc. Cela me paraît très pertinent.

Concernant le calendrier, les entreprises ont la possibilité de reporter d’un an leurs élections. Elles ont donc jusqu’au 31 décembre 2019 pour mettre en place les CSE. Que préconisez-vous à ce sujet ?

Moi je ne vois pas l’intérêt d’attendre le 31 décembre 2019. Je vois en revanche l’intérêt de négocier pour mettre en place la nouvelle structure de représentation du personnel par un accord. Négocier le protocole électoral, les heures de délégation, le nombre définitif de représentants. À ce sujet, le nombre de représentants prévu par la loi est déjà très significatif. Dans une entreprise de 500 personnes, il faudra 13 titulaires, 13 suppléants. Soit 26 représentants du personnel sur 500. Autrement dit 5 % de l’effectif. Or ce n’est pas toujours évident de trouver dans l’effectif 5 % des personnes qui sont prêtes à s’investir pour représenter leurs collègues.

Vous êtes aussi le DRH d’Etam. Dans votre entreprise, comment allez-vous procéder ?

Très simplement. Au niveau de l’établissement regroupant les services centraux de l’entreprise, des élections étaient prévues au printemps. Et au début de l’été, pour ce qui concerne l’établissement regroupant l’ensemble de nos magasins. Nous allons sans doute redessiner tout le paysage, avec un CSE d’établissement pour les services centraux, un autre pour les magasins. Et peut-être un CSE central, ou un comité de groupe, justement, on va discuter de cela avec nos partenaires sociaux. En ce début d’année, nous allons prendre le temps de s’installer autour d’une table pour dessiner l’organisation des IRP la plus efficiente possible. Ce pourquoi nous allons vraisemblablement proroger les mandats et faire des élections au début de l’automne. À ce sujet, bien sûr que le cadre du dialogue social est important. Mais plus important peut-être est la façon dont on l’utilise. Quel que soit le cadre du dialogue prévu par le législateur, la qualité de la relation entre la direction de l’entreprise et les DS et représentants des salariés dans les IRP sera déterminante.

Auteur

  • Hugo Lattard