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Les coopératives : une alternative aux dérives d’uber ?

Mémento | À lire | publié le : 01.01.2018 | Lydie Colders

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Les coopératives : une alternative aux dérives d’uber ?

Crédit photo Lydie Colders

Dans ce manifeste récemment traduit en France, l’Américain Trebor Scholz, enseignant spécialisé dans le travail numérique, développe son idée pour lutter « contre l’exploitation » des travailleurs à la tâche d’Uber ou d’Amazon : changer le modèle, en développant le statut coopératif des plateformes. « Si l’on veut en finir avec le modèle prédateur des plateformes bâti sur le précariat, elles doivent être détenues collectivement par les travailleurs », soutient l’auteur. En une dizaine de chapitres très clairs, l’enseignant explique comment pourrait se décliner ce coopérativisme, illustré par des projets en cours aux États-Unis, à Séoul ou en Europe : plateformes détenues par ce qu’il nomme les « producers » (producteurs et utilisateurs) dans la culture, coopératives de municipalités sur le modèle d’Airbnb, coopérative marchande pour travailleurs occasionnels, partage de « codes » d’algorithmes en open source… Visiblement fin connaisseur du domaine, Trebor Scholz offre un livre réfléchi et lucide sur une gouvernance plus démocratique, n’occultant pas les écueils du modèle coopératif, face à des géants comme Uber ou TaskRabbit. Seul bémol : le coopérativisme vu par cet expert américain, assez libéral, ressemble très peu à la Scop française (les fondations, les associations mais aussi les investisseurs pourraient selon lui financer ces sites de partage). Mais l’auteur reste avant tout préoccupé par le sort des VPC et autres travailleurs du web, proposant un cadre légal : salaire minimum, portabilité des droits (chômage, sécurité sociale) en cas de recours à plusieurs sites de travail. Un livre militant certes, mais très instructif.

Auteur

  • Lydie Colders