L’un des principaux facteurs contribuant au bien-être est l’espace de travail. Sa transformation touche de plus en plus les organisations avec la question : comment créer un lieu propice à la fois à l’efficacité, au collaboratif et au bien-être ? Chez Bouygues Immobilier, certifié Top Employer 2016, l’évolution de l’environnement de travail est un « socle de la transformation digitale », mais aussi un moyen de générer des conditions qui facilitent un changement de mindset. Comment la DRH peut être un vecteur de transformation positive de l’entreprise ? Selon Jean-François Schoonheere, directeur du développement des ressources humaines, « l’idée n’est pas de supprimer des mètres carrés, c’est avant tout un passage du bureau attitré statutaire à un espace centré sur les usages des collaborateurs, sur leurs besoins, afin de les rendre plus efficaces, plus collaboratifs ». Pour qu’ils fonctionnent au mieux, ces flex workplaces ont été conçus avec les collaborateurs et les clients afin d’adapter l’environnement à leurs usages : bulles et salles de silence, espaces connectés de visioconférences, stand-up meeting room… Mais cette tendance immobilière va plus loin. Jean-François Schoonheere note que la création de flex workplaces est passée par une amélioration de la gestion de l’information et de l’archivage et une rationalisation grâce au digital. 60 % des armoires de rangement ont disparu, obligeant l’entreprise à se rapprocher du paperless et à mettre à disposition des outils digitaux collaboratifs : Sharepoint, Agile…

Le flex workplace a aussi entraîné un nouveau mode de leadership. Il a fallu apprendre à composer avec ces nouveaux espaces ouverts qui provoquent des situations de frottement, faire comprendre que le collaboratif est générateur d’innovation. Jean-François Schoonheere précise : « Assommer de mails, d’informations, de notifications, raccourcit les journées. Comment faire en sorte de redonner du temps aux collaborateurs, pour être plus innovant, créatif et donc plus efficace ? Bouygues Immobilier propose des salles de silence pour profiter d’un temps de déconnexion ou l’expérimentation du home office, pour permettre d’avoir du temps pour soi et de se déconnecter du lieu de travail. » À la Société générale, le constat est le même. Les nouveaux outils immobiliers et digitaux induisent de nouvelles façons d’interagir, de nouvelles manières de travailler et ont conduit à une réflexion plus globale pour aider collaborateurs et managers à s’approprier un nouvel environnement. Les équipes des ressources humaines ont élaboré un dispositif d’accompagnement du changement, allant du questionnement à l’inclusion des nouveaux comportements dans la culture managériale.

Une tendance émergente chez les Top Employers est le corpoworking ou coworking d’entreprise. Il permet d’attirer et de fidéliser ses collaborateurs (notamment les millennials) en leur offrant la possibilité d’appartenir à une communauté, le coworking étant aussi un environnement social qui encourage interactions et partage des connaissances. Bouygues Immobilier a ainsi lancé NextDoor, espaces professionnels en milieu urbain pour les entreprises, ses collaborateurs et ses clients. Selon Philippe Morel, son président, il est essentiel de casser les barrières entre les entreprises, les services et les métiers, favoriser le travail transversal, gommer les frontières hiérarchiques : « Le corpoworking préfigure le bureau de demain, pensé et conçu pour les utilisateurs et leurs nouveaux usages. »

Fondé à Amsterdam en 1991, le Top Employers Institute certifie les organisations qui proposent à leurs collaborateurs les meilleures « offres de valeur employeur », dans plus de 100 pays. Son référentiel, le HR Best Practice Survey, recense plus de 600 pratiques RH et de management. 1 350 organisations ont été certifiées en 2017.