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Le fait de la semaine

Recherche : L’entreprise-territoire : un lieu de liens

Le fait de la semaine | publié le : 18.12.2017 | Gilmar Sequeira Martins

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Recherche : L’entreprise-territoire : un lieu de liens

Crédit photo Gilmar Sequeira Martins

Nouvelles lois sur le travail et réformes en cours dans de nombreux domaines des ressources humaines ne doivent pas occulter l’indispensable réflexion et la nécessaire recherche sur les fondamentaux de la vie de l’entreprise.

Territoires et mobilité. L’abordage de ces deux problématiques s’est révélé d’autant plus enrichissant qu’il a fait intervenir des chercheurs venus d’horizons très différents : universités et écoles de commerce françaises et américaines, école polytechnique de Bucarest ainsi qu’un représentant d’une entreprise totalement digitale.

Cette diversité d’approches a permis de poser les enjeux sous trois prismes distincts. Avec le premier, « Territoires matériels et immatériels », ont été abordés les questions telles que la « territorialisation symbolique » des entreprises, le territoire comme facteur d’attractivité et de fidélisation des talents, ou encore les enjeux culturels à travers l’exemple du Louvre-Abu Dhabi. « L’envie de territoire se situe dans cette articulation entre dimension physique et expérience, cette dernière étant aussi le moteur d’un désir de se rapprocher d’autres afin d’aboutir à un partage qui va à son tour ancrer tous les acteurs dans un territoire », a estimé Yves Enrègle, délégué général exécutif du groupe IGS.

Le deuxième prisme a examiné les liens entre « nouveaux territoires » et « territoires virtuels ». Les échanges ont cette fois tourné autour de l’impact des réseaux numériques sur le réel. Les participants ont ainsi pu découvrir l’incidence de l’usage en politique d’outils tels que Twitter ou Snapchat. Remettent-ils en question le lien avec l’ancrage territorial ou marquent-ils la naissance d’un nouvel espace, venant renforcer le premier ? Plus original, l’exploration du rôle du territoire dans la négociation a eu le mérite de rappeler que ce processus, tenu généralement pour un échange essentiellement intellectuel, peut s’enrichir d’une dimension spatiale, utile à toutes les parties prenantes. Cette deuxième phase du colloque a aussi permis de tracer les contours du nomadisme numérique des générations « Y », « Z » et des « Alphas ».

Le territoire, une évidence à redécouvrir

Un troisième prisme, « Territoires en débat, en tension, en devenir », a abordé les tensions que la mobilité peut engendrer dans les territoires, mais aussi, là encore de façon plus inattendue, la « mobilité des modes d’anticipation des cadres et des dirigeants », la « résistance aux innovations hybrides nomades », les liens entre mobilité et créativité dans les territoires ou encore le « territoire de dialogue social en organisation ».

La conférence plénière de clôture a synthétisé nombre de thèmes traités durant la journée en évoquant le « leadership dans une société liquide : confiance et pouvoirs partagés ». Parmi les nombreuses pistes explorées, les deux intervenants, Yves Enrègle et Jean-Marie Peretti, professeur de management à l’Essec, ont souligné l’importance de deux points clefs : les rites d’incorporation et la configuration du lieu de travail. Les premiers marquent un moment capital dans le parcours de tout nouveau collaborateur. Les entreprises devraient davantage l’investir, estime Yves Enrègle : « Le rite initiatique est capital pour l’appropriation. Il arque l’entrée dans un groupe et la reconnaissance de part et d’autre de cette appartenance. Les entreprises n’accordent pas assez d’attention à ces rites d’initiation. » Jean-Marie Peretti a, pour sa part, rappelé le lien étroit, lui aussi encore trop souvent sous-estimé, qui se noue entre les locaux d’une organisation et son efficacité : « Ils sont un facteur clef de l’appartenance. Réaménager un espace, c’est créer une autre vision du territoire. »

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins