La RSE comme trait d’union d’un groupe en gestation : Livio a choisi le thème de la responsabilité sociétale des entreprises pour fédérer, autour de ce nouveau nom, un ensemble de onze PME dans le bâtiment et la maintenance de matériels de 400 salariés qui se côtoyaient dans l’est de la France, sans vraiment se connaître. La RSE n’est pas seule à servir l’objectif : les achats, les fonctions support, l’informatique, les équipes commerciales évoluent également vers une plus grande mutualisation. Mais la direction l’identifie comme particulièrement stimulant pour le personnel. « Nous considérons la RSE non comme un compromis plus ou moins consenti, mais comme un sujet dont on ne peut plus se passer aujourd’hui pour motiver les collaborateurs, et comme un moyen de partager des ambitions et des valeurs entre toutes les entreprises », expose Anne-Claire Goulon, cogérante. La dirigeante a rejoint le management de la famille propriétaire Peduzzi en janvier 2016 pour mener à bien la structuration en groupe d’ici à fin 2018, en apportant l’œil extérieur de ses précédentes expériences professionnelles, dont le transport.

Pour diffuser la RSE à l’échelle de Livio, la sécurité au travail a constitué le premier levier. Depuis l’an dernier, les « Journées sécurité » annuelles se concentrent au siège de Fresse-sur-Moselle (Vosges). Elles donnent l’occasion aux 400 salariés de se retrouver pendant deux jours en séminaires de bilan de l’année écoulée et d’échanges de pratiques les matins, puis en ateliers de démonstration (gestes et postures, risque routier, chutes sur chantier…) l’après-midi avec les fournisseurs et les clients. Par ailleurs, au long de l’année, chaque accident du travail fait l’objet d’un compte rendu dans tout le groupe sur ses circonstances et les questions qu’il entraîne, afin de déclencher une discussion dans chaque filiale. « La sécurité est le sujet par excellence où une filiale plus en pointe peut tirer toutes les autres vers le haut », estime Anne-Claire Goulon. La société principale, Peduzzi Bâtiment, joue ce rôle d’aiguillon, compte tenu de ses bonnes statistiques d’accidentologie : ses taux de fréquence et de gravité sont plus de 50 % inférieurs à la moyenne du BTP de la région Grand Est.À partir du « tremplin » de la sécurité, les initiatives fédératrices ont surgi en vitesse accélérée. Exemples non exhaustifs. La refonte des règlements intérieurs va générer, début 2018, une trame commune sur des questions comme la consommation d’alcool (son interdiction totale sera instaurée) et celle de drogues. Sur demande, Livio met un sophrologue, un acupuncteur et un ostéopathe à la disposition des salariés. Il s’appuie sur l’association Cancer to work pour gérer au mieux la situation de salariés malades. Il s’investit fortement dans l’insertion de jeunes peu qualifiés, avec l’association Face Vosges. Il a rédigé une charte unique pour créer un droit à la déconnexion et des règles d’utilisation des courriels.

Un « accélérateur de bien-être » a été nommé, chargé d’apaiser les sources de petites tensions au quotidien sur les chantiers, souvent anodines mais qui peuvent démultiplier les frustrations. Quant aux managers, ils suivent une formation à la maîtrise du stress et à l’application d’une « ligne conductrice » commune de comportement avec leurs collaborateurs.

Depuis cet automne, une nouvelle fonction vient à la fois consacrer le travail déjà entrepris et le pérenniser dans le temps : celle de responsable QHSSE (qualité-hygiène-santé-sécurité-environnement). Il est commun à tout le groupe Livio, bien sûr.