logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Le fait de la semaine

« Préserver le droit individuel à la reconversion professionnelle »

Le fait de la semaine | publié le : 04.12.2017 | Hugo Lattard

Trois questions à Yvan Ricordeau porte la voix de la CFDT dans les négociations pour la réforme de la formation professionnelle, programmées jusqu’à la mi-février.

La réforme de la formation professionnelle vise à concentrer les droits des salariés dans le seul compte personnel de formation (CPF). Qu’en pense la CFDT ?

Notre objectif est d’abord de faire en sorte que le CPF soit plus mobilisé par les salariés. Et pour la CFDT, clairement, pour cela, la première question à se poser est celle de savoir comment faire pour donner aux salariés la capacité de se saisir de leurs droits. Pour atteindre et relever ce défi d’une entrée dans une économie de la connaissance bien libellé par le gouvernement, il faut d’abord mettre tous les salariés, tous les demandeurs d’emploi, en capacité de s’interroger quant à leurs parcours professionnels. Leur permettre d’effectuer un diagnostic, de connaître les pistes d’évolution, d’opportunités. C’est pourquoi, pour nous, la question de l’accompagnement des salariés, du conseil en évolution professionnelle (CEP), est aussi importante. En s’appuyant sur le CEP défini par la réforme de 2014, on veut le rendre beaucoup plus opérationnel.

Qu’adviendra-t-il du congé individuel de formation (CIF) ?

La fusion entre le CPF et le CIF est un des marqueurs de la feuille de route donnée par le gouvernement. Partant de là, il faut faire en sorte que le droit à la reconversion garanti par le CIF aujourd’hui soit intégré au fonctionnement du CPF, demain. La CFDT veut la préservation du droit individuel à la reconversion professionnelle. Ce qui peut se faire avec un CPF à plusieurs niveaux. Un niveau socle, pour tous les salariés. Et avec ce CPF, conserver un droit à un congé de formation, pour la reconversion des salariés qui sont dans une situation professionnelle qui le nécessite. En reprenant les éléments du CIF, mais y en intégrant une problématique de validation des acquis de l’expérience (VAE) beaucoup plus forte. Lors de la première séance de négociation, nous sommes entrés dans cette question-là. Lors des prochaines réunions, il va falloir trouver la bonne façon de faire fonctionner ce CPF à plusieurs niveaux.

Quelle doit être l’unité de mesure du CPF ?

Les nouvelles actions de formation, de plus en plus digitales, interrogent en effet l’unité de mesure des droits à la formation. On voit bien que pour ces nouvelles actions, les MOOC, par exemple, on a du mal à les comptabiliser en heures. Pour autant, retenir pour le CPF une unité de mesure en euros, non seulement ne fonctionnerait pas bien, mais cela serait aussi injuste entre salariés, selon leurs branches professionnelles. D’une branche d’activité à l’autre, les besoins en appareils de formation nécessitent des investissements plus ou moins forts. Dans certaines filières du tertiaire, un formateur suffit. Dans d’autres branches, il faut tout un plateau technique pour être formé. C’est pourquoi nous pensons qu’il faut conserver le CPF en heures. Quitte à voir comment ces heures pourraient être convertibles dans certains cas de figure.

Auteur

  • Hugo Lattard