Au 1^er janvier entrera en vigueur le nouvel accord en faveur de l’emploi des personnes handicapées que Korian vient d’adopter. Un accord qui concerne les 386 établissements hexagonaux que la branche française du leader européen des maisons de retraites médicalisées a signé, le 21 novembre, avec quatre de ses syndicats : la CFDT, l’Unsa, la CGT et FO. « Ce deuxième accord travail handicapé, nous en sommes très fiers », apprécie Rémi Boyer, DRH du groupe Korian. « D’abord parce que le premier accord, que nous avons adopté en 2014, était déjà assez pionnier. Nous le renouvelons en y apportant des innovations », indique-t-il. Dans le cadre du précédent accord, Korian avait déjà mené auprès de ses salariés quantité d’actions de sensibilisation, permettant à nombre d’entre eux de faire reconnaître leur handicap et ainsi être accompagnés dans leurs parcours. En outre, au sein de son service des ressources humaines, Korian s’était déjà doté d’une Mission emploi handicap, que pilote Rohan Gougé.

Avec ce nouvel accord, l’entreprise va aller bien plus loin sur le sujet. D’abord en se dotant dans chacun de ses établissements – Ehpad, clinique spécialisée, etc. – de référents sur le handicap. « On se doute qu’au sein de tous nos établissements, il y a déjà des initiatives qui sont prises et méritent d’être suivies », explique Rohan Gougé. « Pour faire remonter ces bonnes pratiques, les faire fructifier, nous souhaitons mettre l’accent sur ces référents, qui seront des personnes volontaires sur le sujet. Et créer une communauté, via une plateforme d’échange digitale, entre le terrain, ces référents, et la Mission handicap », développe le responsable, spécialement chargé de cette mission chez Korian. Dans les trois ans qui viennent, les actions de sensibilisation seront développées. « Pour nous, c’est important de sortir des sentiers battus, justifie Rohan Gougé. « De montrer que le handicap, ce n’est pas forcément le fauteuil roulant ou la canne blanche. Nous voulons montrer des initiatives d’intégration et de maintien dans l’emploi réussies, quelles que soient les pathologies que rencontrent nos collaborateurs », poursuit le responsable de la mission. Avec des spécialistes de l’ergonomie, des postes sont adaptés au handicap dans les établissements : écran pour déficients visuels, chariots motorisés, perches pour les agents d’entretien, etc.

Et surtout, Korian a arrêté un plan de recrutement de personnes en situation de handicap. L’entreprise, qui compte près de 20 000 salariés en France, s’est fixé l’objectif de 225 collaborateurs reconnus en situation de handicap supplémentaires dans ses établissements en France d’ici à trois ans. Un plan qui comprend « des recrutements directs, et aussi la prise en compte de nos salariés dont le handicap sera reconnu si on les accompagne dans la démarche », détaille Rohan Gougé. Ainsi, le taux d’emploi de salariés en situation de handicap de Korian passera de 5 % à 6 %. Un taux correspondant à l’obligation légale. Mais qui reste loin d’être appliqué dans les entreprises françaises, y compris dans la branche d’activité. Cet accord sur le handicap signé fin novembre ne concerne encore une fois que la France. Mais en la matière, « il y a aussi de nombreuses initiatives qui sont menées ailleurs où le groupe est présent, en Allemagne notamment », assure Rémy Boyer. Et « les accords France ont vocation à servir d’exemple », indique le DRH de Korian.

« Nous sommes une entreprise où la qualité de vie au travail (QVT) est absolument fondamentale », assure Rémy Boyer. « Parce qu’il n’y a pas de qualité d’accueil de nos résidents sans qualité de vie au travail de nos collaborateurs », fait valoir le DRH du groupe Korian. « On est sur des métiers assez spécifiques, 100 % dédiés à la personne, une personne le plus souvent âgée, voire très âgée, en perte d’autonomie », développe-t-il. Ce pourquoi, le 5 octobre, la branche française de Korian a signé un accord QVT avec la CFDT et l’Unsa. « Un accord divisé entre cinq grandes sections, travaillées avec nos partenaires sociaux », explique Pauline Joly, coordinatrice de cette démarche QVT au sein de Korian : la vie collective ; l’environnement de travail ; la santé et la sécurité au travail ; la conciliation de la vie personnelle et professionnelle ; et l’organisation du travail. Dans les Ehpad et les cliniques spécialisées, « il faut qu’il y ait des espaces de respiration – de salles de repos, de silence – pour les salariés. Pour leur permettre de se reposer physiquement et psychologiquement », insiste Rémy Boyer. Cet accord QVT prévoit aussi « un dispositif de soutien et d’écoute des collaborateurs sur le plan psychologique », ajoute Pauline Joly. « Ce dispositif sera complété par des groupes de parole avec un psychologue dans les établissements après tel ou tel événement », détaille-t-elle. Et pour concilier vie professionnelle et vie privée, Korian multiplie les initiatives. Notamment pour aider ses propres collaborateurs également confrontés au vieillissement de leurs proches ou pour faire garder en urgence leurs enfants en bas âge, en partenariat avec les crèches à côté desquelles le groupe de maison de retraite implante de plus en plus souvent ses établissements.

H. L.