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Emploi : Syntec numérique réussit « le plus grand job dating de France »

L’actualité | publié le : 27.11.2017 | Xavier Biseul

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Emploi : Syntec numérique réussit « le plus grand job dating de France »

Crédit photo Xavier Biseul

En proposant 20 000 postes lors de Day-Click, son événement emploi, la chambre syndicale des entreprises du numérique a montré le dynamisme du secteur. La profession bute toutefois contre un déficit d’image et une faible féminisation.

Quatre jobs par étudiant. Les quelque 5 000 futurs diplômés du numérique qui se sont massés au Centquatre (Paris), le 21 novembre dernier, avaient l’embarras du choix. Les 150 start-up et entreprises du numérique (ESN) présentes à la deuxième édition de Day-Click leur proposaient 20 000 postes (stages, contrats en alternance, CDD, CDI). Ce qui faisait de cet événement emploi organisé par Syntec Numérique, syndicat patronal du secteur, « le plus grand job dating de France ».

Son président, Godefroy de Bentzmann, s’est réjoui du dynamisme du marché, promettant que la profession allait créer 19 000 emplois nets en 2017. Mais au-delà des recrutements de techniciens et d’ingénieurs que ce chiffre représente, il estime que la transformation numérique touche directement ou indirectement les 30 millions d’actifs français. Selon plusieurs études récentes, dont celles du cabinet Roland Berger, de l’OCDE et du Conseil d’orientation pour l’emploi, l’« uberisation » de notre économie, associée à la robotique et à l’intelligence artificielle, pourrait menacer ou tout du moins changer un emploi sur deux. Face à ce défi, des efforts sans précédent en formation initiale et continue doivent être consentis. Godefroy de Bentzmann en appelle « à une mobilisation générale de tous les acteurs : l’État, l’Éducation nationale, les régions, les entreprises privées ». Dans ce cadre, il salue la nomination par le gouvernement d’un haut-commissaire à la transformation des compétences, en la personne d’Estelle Sauvat, ex-directrice générale de Sodie, cabinet conseil en ingénierie RH. Par ailleurs Pdg de Devoteam, Godefroy de Bentzmann estime toutefois que les acteurs de la formation ne pourront assumer seuls cette reconversion massive et il encourage les salariés à prendre en main leur employabilité via l’autoformation (e-learning, Moocs…). L’autre chantier de Syntec Numérique porte sur l’attractivité du secteur. Les stéréotypes ont la vie dure et l’image de l’ingénieur informaticien asocial voire autiste reste ancré dans les esprits.

Lutter contre les stéréotypes pour séduire les femmes

« Dans le pays de Descartes, les maths et l’initiation au code ne sont pas assez valorisés, déplore Godefroy de Bentzmann. La profession propose pourtant des métiers bien rémunérés où l’on peut faire carrière et s’épanouir. » En raison de cette mauvaise image, seuls un peu plus de 27 % des métiers du numérique sont occupés par des femmes alors que ce taux dépasse les 50 % en Asie. Les blocages sont avant tout psychologiques selon Godefroy de Bentzmann qui rappelle que le premier programmeur de l’Histoire est une programmeuse, Ada Lovelace (1815-1852). Alors que Syntec Numérique multiplie déjà les initiatives – Femmes du Numérique, trophée Excellencia –, son président veut faire de la féminisation dans le numérique une cause nationale en 2018 et arriver à un taux de 50 % en 2022. Présent à la conférence d’ouverture, Mounir Mahjoubi a également fait la promotion des métiers du numérique. À son image, il estime qu’ils peuvent mener à tout. Commençant sa vie professionnelle comme technicien réseau pendant sept ans, il est aujourd’hui secrétaire d’État chargé du numérique. « Le numérique est le seul secteur où les employeurs vont se battre pour vous avoir, estime-t-il. Je n’en connais d’autres où les carrières et les salaires progressent aussi vite. » L’homme politique a rappelé que le numérique ne se limite pas au codage mais peut mener au design, à la gestion de projet, à la cybersécurité. « Il n’y a aucun schéma établi, vous choisissez la voie que vous souhaitez. » Ce vaste champ des possibles rend toutefois la tâche difficile pour les employeurs. « Les salariés ont tellement d’opportunités qu’ils deviennent zappeurs, observe Stéphanie de Bazelaire, présidente de S2F network. Ils restent en poste de 18 mois à 2 ans maximum. » Les entreprises du numérique doivent donc travailler non seulement sur l’attractivité mais aussi sur la rétention des talents.

Auteur

  • Xavier Biseul