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Petits pas ou grand saut

Chroniques | publié le : 27.11.2017 | Denis Monneuse

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Petits pas ou grand saut

Crédit photo Denis Monneuse

Meryem le Saget Conseil en entreprise

Quand il s’agit de changer d’habitudes, de logement, de job, de style de vie, aucune méthode n’est universelle, mais il y a tout de même quelques pistes construites sur le style émotionnel de chacun.

Comment passe-t-on habituellement ses transitions de vie ?

En effet, tout changement déclenche une transition, or ce sont deux notions différentes. Le changement est la modification d’une situation : on quitte un job, on fonde une famille, les enfants partent de la maison, on change de ville, on a un nouveau boss, on reprend des études… ce sont des changements. Extérieurs, objectifs, datés dans le temps. La transition est tout le contraire : c’est le processus psychologique que l’on traverse pour s’adapter au changement. Il est intérieur, subjectif, et prend le temps nécessaire pour nous permettre de retrouver notre équilibre dans la « nouvelle situation ».

La transition est beaucoup plus longue que le changement,

mais c’est elle qui permet au changement de réussir ou à la personne de retrouver un peu de sérénité. Lors d’un grand changement, chacun passe par trois phases : d’abord la fin du passé ; le défi consiste ici à accepter de tourner une page, de clore un chapitre de son vécu. La deuxième phase est une période où l’on se sent comme entre deux rives : on n’est plus dans le passé, mais pas encore dans la sérénité, on se cherche. C’est la zone neutre, qui certains jours peut être pleine de promesses et d’autres jours plutôt morose. Enfin arrive le renouveau, où l’on reprend ses marques avec un sentiment d’équilibre retrouvé.

C’est là qu’interviennent nos différences.

Certains d’entre nous tournent des pages facilement, d’autres ont des deuils plus progressifs. Mais la vitesse de cette première phase ne préfigure aucunement du succès de la transition. Comme dans la digestion d’un repas, ce n’est pas la vitesse qui compte, c’est la qualité d’assimilation des aliments. À quoi servirait de passer les transitions très vite si c’est pour répéter ses erreurs ?

Examinez vos transitions de vie.

À l’expérience, dans quelle phase passez-vous le plus de temps ? À tourner une page (phase 1), chercher de nouveaux repères (phase 2), consolider le renouveau (phase 3) ? Ceux qui passent 80 % du temps dans la fin du passé vont peut-être ne consacrer que 10 % dans les deux autres phases. Pour celui qui va très vite au départ, cela peut être l’inverse. Vous connaissez ces personnes qui changent de vie, de conjoint, de ville, de job en un tour de main… Peut-être vont-elles prendre davantage de temps dans la zone neutre ou le renouveau. Cela ne se verra pas, seuls leur niveau de sérénité et leur capacité à engager des projets positifs montreront que la transition est terminée.

Alors grand saut ou petits pas ?

Ceux qui ne tournent pas rapidement des pages préféreront souvent appréhender les changements par étapes. Mais quand ils ont bien maturé le sujet, ils peuvent changer très rapidement, et même vous surprendre. À l’opposé, ceux qui changent du jour au lendemain n’auront pas de souci avec les décisions radicales. Mais ensuite, ils intégreront le changement à leur rythme. Personne ne fait le saut de Tarzan d’une rive à l’autre sans passer par les phases de transition. Car elles permettent l’intégration du vécu, la redéfinition de son identité, et au final le progrès intérieur.

Auteur

  • Denis Monneuse