Le spécialiste de la restauration collective a rassemblé ses antennes franciliennes en un seul siège, à La Défense, en un an seulement. En tentant de contenter les demandes des services sondés en amont, sans échapper aux réglages a posteriori.
À son arrivée à la tête d’Elior en avril 2015, Philippe Salle a d’emblée souhaité réunifier tous les sites éparpillés en Ile-de-France. Le groupe (5 896 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2015-2016, dont 48 % réalisé en France) emploie 120 000 salariés dans le monde et 54 000 en France, dont 1 200 au siège.
« Symboliquement, il était important d’avoir un siège unique pour une meilleure collaboration des différents services », rapporte Frédéric Fougerat, responsable de la RSE. Certains ont demandé à être situés sur le même étage afin de faciliter leurs échanges quotidiens, comme les achats et le marketing. Le 13 septembre 2015, l’annonce est officielle : les différents sites parisiens, ceux de Rueil-Malmaison et de Clichy, ne feront plus qu’un douze mois plus tard, au quartier d’affaires de La Défense (Hauts-de-Seine). Et le déménagement des 1 200 postes de travail à la tour Egée s’est bien achevé le 15 septembre 2016. Un timing serré motivé en premier lieu par les économies immobilières à réaliser… Alors la consultation des équipes pour faire remonter leurs besoins spécifiques, en fonction de leurs façons de travailler, a été très rapide.
Pour faire adhérer les équipes en un temps record, des visites du chantier de l’immeuble en cours de rénovation ont été organisées avec les responsables des ressources humaines de toutes les entités et les représentants du personnel. Ceux-ci ont fait remonter les craintes des salariés, après avoir pris connaissance des plans. La première concernait le passage d’une majorité de bureaux individuels à 85 % d’open spaces. Un quota a été fixé pour chaque service, en fonction de l’organisation du travail. « En réalité, c’est open space pour tout le monde sauf les chefs de service », constate Michelle Foiret, déléguée syndicale centrale CFE-CGC, qui regrette des problèmes d’insonorisation non anticipés.
Le CHSCT a dû intervenir pour préconiser des casques antibruit et des paravents isolants destinés à fermer les espaces de silence adjacents aux plateaux. Car, comme dans tous les nouveaux aménagements, des bulles et autres espaces de travail informels se sont multipliés dans les étages. « Mais ce n’est pas pratique de s’isoler, on a notre ordinateur et nos dossiers sur notre bureau », regrette la DSC. Au final, l’espace global disponible par personne a augmenté, selon la direction : il est compris entre 13 et 17 mètres carrés par salarié.
En revanche, « la configuration open space encourage la collaboration, l’échange et le partage quand on travaille sur un même dossier, c’est l’avantage », reconnaît Michelle Foiret. D’autant que des outils ont été mis en place pour faciliter ce travail collaboratif, comme le « social wall géant » du service communication, qui permet de piloter l’ensemble des comptes sociaux et tous les indicateurs liés à l’activité web du groupe.
D’autres services ont fait remonter en amont leurs besoins spécifiques, comme les RH et le juridique, qui bénéficient d’un espace de stockage plus important que les autres. Par ailleurs, le système de réservation de salles de réunion satisfait les demandes de confidentialité de certaines fonctions comme les ressources humaines. Et les meetings à distance sont favorisés par un équipement en matériel de visioconférence de chaque salle de réunion, afin de limiter les déplacements du personnel en région ou à l’étranger. Le groupe s’est aussi doté d’un nouvel « espace de cocréation » : le « Lab », un laboratoire d’idées et d’expérimentations au service de l’innovation. Enfin, leader de la restauration oblige, Elior a créé cinq espaces de restauration différents, pour le plaisir de ses salariés… Et en faire la vitrine du groupe, d’une pierre deux coups.
