logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Chroniques

Mais qu’est-ce que le management ?

Chroniques | publié le : 13.11.2017 |

Image

Mais qu’est-ce que le management ?

Crédit photo

Philippe Détrie la maison du management

Tapez le mot management sur Google : « Environ 2 860 000 000 résultats » (j’aime le environ…). Vous précisez management définition : « Environ 35 700 000 résultats ». Même en y passant sa vie, nous n’y arriverons pas. Affinons la recherche en ciblant des sources autorisées.

Wikipedia : « Le management est la mise en œuvre des moyens humains et matériels d’une entreprise pour atteindre ses objectifs. » Bof !

Consultons un des gourous du management Peter Drucker : « Le management est l’organe de l’institution qui transforme une foule en une organisation et les efforts humains en performance. » Malgré le respect, rebof !

Il nous reste l’ouvrage Le Management pour les nuls : « La capacité à faire faire le travail par les autres. » C’est parfaitement ciblé : pour les nuls ! Cela pourrait être d’ailleurs la définition de l’esclavage.

Avec plusieurs DG et DRH

à la Maison du Management, nous nous sommes dit qu’il serait utile de proposer une définition à la fois plus contemporaine et opérationnelle, même si elle constituait une trois milliardième publication… Bien nous en a pris car nous avons décidé de proposer une double définition.

Le management des organisations

est l’art de créer le contexte optimal pour mettre en œuvre une stratégie.

Deux remarques.

– Une organisation est au service d’une stratégie, et non le contraire. Ce rappel oblige à repenser son organisation qui s’ankylose aussi facilement que fâcheusement dans le confort de la maîtrise des postes et des process.

– Il s’agit d’étudier structure et responsabilités, objectifs, dispositifs et flux, processus, qualité, moyens, pilotage et gouvernance…

Le management des personnes

est l’art d’animer une équipe pour atteindre les objectifs attendus, en permettant à chacun de donner le meilleur de lui-même et de progresser.

– Comme pour la précédente définition, il s’agit d’un art. Le management était une discipline (le commandement), puis une science (un corpus de connaissances vérifiables). Mais la volatilité de notre environnement en fait un art car s’il existe des démarches, méthodes, outils universels, l’efficacité de ces derniers dépend fortement des situations et des personnes, elle n’est jamais acquise. On raisonne en termes d’adéquation plus que d’équation, en fait on résonne plus qu’on ne raisonne.

– Le manager anime, il met de l’âme et pas seulement un supplément ; il n’est pas au-dessus, ni à côté, ni devant, il est au sein de son équipe, au milieu.

– Le rappel de l’atteinte d’objectifs est essentiel pour éliminer le management psy-psy ou guili-guili…

– Le deuxième volet de la définition est souvent oublié. Il est consacré à la personne et prend en compte les aspirations de chacun à l’épanouissement au travail et au progrès. Il n’est pas coercitif puisque le verbe « permettant de » n’oblige pas le salarié à évoluer, mais simplement son manager à le lui proposer.

Adieu cadre, good day manager !

Ces deux définitions conduisent à attribuer au manager une triple responsabilité opérationnelle, humaine et sociétale : le cadre, cette structure rigide à l’intérieur de laquelle il y a le vide, fait place au manager.

Depuis dix-quinze ans, de nombreux courants de pensée, thématiques, pratiques accompagnent la plus grande attention portée à la personne, au contexte et aux impacts. Moins de contrôle, moins de reporting, moins de cadrage, moins de badgeage… et plus d’attention, de proximité, de souci des tiers. Un nouveau monde ?