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Schneider Electric : Les salariés s’adaptent au flex office

Le fait de la semaine | publié le : 24.10.2017 |

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Schneider Electric : Les salariés s’adaptent au flex office

Crédit photo

À l’occasion de la construction d’un nouveau bâtiment à Grenoble, Schneider Electric met en place une nouvelle politique d’aménagement des espaces de travail basée sur la flexibilité. Les collaborateurs ont été associés au projet, mais leur adaptation aux changements n’est pas achevée.

Neuf mois après sa livraison, le nouveau bâtiment « Technopôle » de Schneider Electric à Grenoble (Isère) fait l’objet de nombreuses visites. Accueillant près de 1 000 collaborateurs, il est l’une des deux constructions neuves prévues dans le cadre d’une réorganisation des sites grenoblois. Si « Technopôle » attire la curiosité, c’est non seulement pour ses solutions d’efficacité énergétique, mais aussi pour la flexibilité de ses espaces de travail.

Une politique mondiale.

Schneider Electric a en effet défini une politique générale d’organisation spatiale de tous ses sites dans le monde, articulée autour de ce principe. « Chacun doit désormais considérer que son bureau est le bâtiment complet », explique Renaud Antoine, responsable des projets immobiliers. À Technopôle, 19 plateaux en open space sont ainsi attribués aux différentes équipes de travail. Le matin, chacun s’y installe là où il trouve une place. Chaque soir, voire avant de partir en réunion, il doit faire table rase de ses affaires, qu’il range dans son casier, regroupé avec les autres en un « mur ». Même les top managers ont renoncé aux 5 % de bureaux individuels que leur permettait la politique générale, faute de savoir comment les répartir équitablement entre eux, mais aussi « pour donner l’exemple », assure Renaud Antoine.

Des boxes individuels avec des cloisons de séparation acoustique et un voyant signifiant « ne pas déranger » sont prévus pour se concentrer sur une tâche et d’autres « bulles », plus ou moins grandes, pour des réunions à deux ou plus. « L’avenue » centrale du bâtiment, meublée de fauteuils, ainsi que la cafétéria et le restaurant d’entreprise (hors des repas) sont également ouverts. « Avec le bruit que cela suppose et l’image un peu trop relax que cela peut renvoyer auprès des visiteurs », craint Maurice Pironi, délégué syndical central CFE-CGC. Cependant ravi des nouveaux locaux, il constate quand même qu’un temps d’adaptation est encore nécessaire : « Pour ma part, je travaille en mode projet depuis 2004, en bureaux disposés en « marguerite », témoigne cet acheteur. Nous avions juste cassé des cloisons de l’ancien site de Varces (Isère) : ce n’était pas très adapté, mais au moins, j’ai déjà l’habitude. Mais pour les autres, la flexibilité des bureaux est parfois vécue comme une régression. Certains trouvent aussi cela impersonnel, beaucoup n’osent plus se parler ou chuchotent. Il faut s’adapter à des fonctionnements qui nous ont été dictés et qui ne sont pas forcément efficients pour tous ». Lui-même et ses collaborateurs doivent se retrouver plus souvent en « bulle » de réunion que lorsqu’ils étaient en permanence autour d’une « marguerite ». L’avenir dira s’ils collaborent ainsi mieux.

Plus d’un an de préparation.

Pour favoriser cette appropriation du projet, des groupes de travail – dont un sur les aménagements et le choix des mobiliers – ont été constitués plus d’un an avant le déménagement. Ils ont réuni 160 volontaires, dont des représentants syndicaux mais qui n’y siégeaient pas en tant que tels. Chaque équipe a aussi pu s’approprier les règles générales : chacune a coopté un référent destiné à échanger avec l’équipe projet, composée du directeur du site, des managers et de Marie Jouvray, chargée de la conduite du changement dans le groupe. « Ils ont exprimé leurs besoins, détaille cette dernière, que la société qui nous accompagne – Génie des lieux – a ensuite croisés avec les trois ou quatre solutions possibles pour respecter à la fois la politique générale, et les règles d’hygiène, de sécurité et de luminosité. » Une équipe qui se réunit souvent autour de plans a par exemple obtenu une grande table au milieu de son plateau, le marketing en a sollicité une pour exposer des produits, et le service juridique a eu besoin d’un bureau et de rangements sécurisés, etc.

Cette appropriation se poursuit : « Les référents ont demandé à continuer leurs réunions, explique Marie Jouvray. Sous l’égide du directeur de site, ils échangent toutes les six semaines les bonnes pratiques de chaque plateau. » Ces échanges pourraient être pérennisés et élargis à d’autres sujets (événements, art dans l’entreprise…). Schneider Electric a déjà consacré 10 % du budget de ce bâtiment (45 millions d’euros) à l’accompagnement de la transformation, auxquels s’ajoutent « nos heures de travail depuis trois ans », précisent Renaud Antoine et Marie Jouvray, qui s’occupent à présent d’un autre projet de bâtiment neuf, où 1 500 personnes s’installeront en 2019. « Un consultant formalise les avantages et les inconvénients du projet Technopôle, assure Marie Jouvray, pour nourrir le suivant, mais aussi la politique générale. »

Schneider Electric

Activité : gestion de l’énergie et des automatismes.

Effectif : 144 000 personnes.

Chiffre d’affaires 2016 : 25 milliards d’euros.