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Sur le terrain

Salariés aidants : Sanofi, de la dépendance au handicap

Sur le terrain | publié le : 17.10.2017 | Séverine Charon

Le groupe pharmaceutique décline une partie des aides apportées aux salariés confrontés à la dépendance à ceux qui ont un proche handicapé.

Dans le cadre de l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, l’aide aux salariés dont un proche est devenu dépendant est reconnue comme prioritaire par Sanofi. Mais on peut aussi être aidant salarié sans être confronté à la dépendance, et les collaborateurs de l’entreprise l’ont exprimé auprès de leur employeur. Au début de cette année, le laboratoire pharmaceutique a donc franchi une seconde étape en matière d’aide aux aidants, en proposant aussi des prestations aux salariés proches d’une personne handicapée. Désormais, ces derniers peuvent faire appel à la plateforme Responsage pour être assistés dans leurs démarches. Ils sont aussi susceptibles de bénéficier d’une aide financière ponctuelle de leur employeur – jusqu’à 1 600 euros – pour adapter un logement ou acheter un équipement.

« Notre objectif prioritaire est d’aider le salarié aidant à équilibrer vie professionnelle et vie privée. Dans cette logique, l’accord sur la dépendance signé fin 2014 a été élargi depuis au handicap », explique Aurélie Navard, en charge de la protection sociale au sein de la DRH France chez Sanofi.

Une offre autour de quatre piliers

Le double dispositif réservé aux cas de handicap ne constitue toutefois qu’une partie de ce qui est proposé depuis 2015 en matière de dépendance. « Nous avons engagé une réflexion sur la dépendance dès 2008, au moment des grands débats engagés sous Nicolas Sarkozy », rappelle Aurélie Navard. « Si les projets gouvernementaux ont tourné court, en interne, nous avons prolongé les réflexions et identifié les besoins des salariés aidants », ajoute-t-elle. Les travaux d’un groupe de travail ad hoc ont débouché en 2014 sur l’organisation d’une conférence à laquelle étaient conviés les salariés. À l’issue de cette réunion, les participants ont été sollicités sur leurs attentes. Les salariés demandaient de l’assistance et du conseil, du temps et des aides financières. Sanofi a donc travaillé sur ces axes avec les partenaires sociaux pour construire son accord.

Depuis début 2015, les 25 000 collaborateurs et 11 000 retraités du groupe en France bénéficient donc d’une offre en matière de risque dépendance organisée autour de quatre piliers : l’assistance aux démarches, proposée par la plateforme Responsage, des aides financières ponctuelles, octroyées par un fonds dépendance dédié, un système de dons de jours et un contrat d’assurance dépendance pour les salariés.

414 dossiers acceptés

Le dispositif fonctionne plutôt bien. À fin juin 2017, depuis la mise en place du service, la plateforme Responsage a été sollicitée par plus de 600 salariés et 540 retraités. Quelque 414 dossiers de demande d’aide financière ont été acceptés et ont abouti au déblocage de 420 000 euros au total – financés sur une partie des excédents du régime santé prévoyance. Les dons de congés, qui permettent d’octroyer jusqu’à 50 jours supplémentaires, restent rares. « Lorsqu’un collaborateur en situation d’aidant a épuisé ses jours de congés, un appel aux dons anonymes peut être lancé. Un salarié peut donner entre un et cinq jours par an. Depuis 2015, trois appels ont été lancés et à chaque fois les demandes ont été comblées en moins de deux heures », indique Aurélie Navard. Pour l’assurance dépendance, qui bénéficie aux salariés, voire aux retraités qui étaient encore actifs en 2015 au moment de la mise en place du contrat, et qui continuent à cotiser, quatre rentes sont actuellement versées et l’aide financière a été débloquée 39 fois. Il n’est pas exclu que les subventions autour du handicap soient renforcées, mais la direction de Sanofi veut d’abord évaluer les effets des premières mesures.

Auteur

  • Séverine Charon