On peut réellement parler de discrimination : 70 % des actifs atteints de psoriasis ont subi des moqueries ou des remarques dégradantes sur leur lieu de travail ; 38 % ont le sentiment que cette affection cutanée a bloqué leur carrière ; 31 % ont déjà été licenciés ou n’ont pas vu leur contrat de travail être renouvelé*. Pourtant, contrairement aux idées reçues, les 1 500 000 personnes qui en sont atteintes sont plutôt moins absentes que la moyenne : entre 13 et 25 jours d’absence par an, contre 33 jours pour le reste des actifs. Seules, les personnes atteintes par les formes les plus graves de cette maladie (notamment dans les cas de rhumatisme psoriasique) ont un taux d’absentéisme plus élevé : mais il s’agit là d’une « pathologie lourde, qui engendre de fortes douleurs et peut nécessiter un suivi médical, explique Yves Roquelaure, professeur au CHU d’Angers et spécialiste de la santé au travail. Malheureusement, les employeurs n’en ont pas toujours conscience. Quant aux malades, ils sont souvent très impliqués dans leur travail et prennent peu d’arrêts maladie, préférant utiliser leurs congés pour leur suivi médical ou lorsque les symptômes les empêchent de travailler. »