Benchmarks salariaux affûtés, contrôle strict de la masse salariale, réduction des enveloppes moyennes d’augmentation – maintenues depuis quelques années en dessous de 2 %… : sur le marché des talents, il est devenu difficile pour un employeur de faire la différence par le salaire. En revanche, le package de rémunération globale reste un terrain fertile où les entreprises mieux-disantes peuvent cultiver leur attractivité. L’épargne et l’assurance retraite font partie de ces éléments périphériques bien identifiés et appréciés des collaborateurs, notamment les quadras et quinquas.

D’autant plus que le taux de remplacement assuré par les régimes général et complémentaire, en particulier pour les revenus élevés, ne cesse de baisser, et que les incertitudes sur leur capacité à retrouver leur équilibre à moyen terme restent fortes. En témoigne la dernière projection du Conseil d’orientation de retraites (COR) publiée en juin, qui en recule la perspective du milieu des années 2020 aux années 2040.

Le Perco (épargne) comme l’article 83 (assurance) constituent encore deux petits paradis fiscaux et sociaux à la française. Même si l’horizon de perception de ces rétributions placées en retraite par capitalisation paraît lointain aux bénéficiaires, la possibilité de déblocage anticipé pour l’acquisition d’une résidence principale a assuré le succès des Perco depuis leur création en 2003.

Et ils ont fini par faire consensus, y compris auprès de partenaires sociaux à l’origine très méfiants vis-à-vis de formes de rémunération différées échappant aux prélèvements sociaux et susceptibles de se substituer à du salaire. Ils se sont en outre beaucoup perfectionnés, notamment dans leurs modes de gestion. Et la récente création des fonds de retraite professionnelle supplémentaire pourrait encore améliorer la performance des régimes articles 83. Tour d’horizon des dernières innovations et pratiques en la matière dans notre enquête cette semaine.