QUID DE LA LIBERTE du sujet « confisquée » par le management moderne ? C’est le thème de cet ouvrage de psychanalystes et d’enseignants en ressources humaines qui interroge la « perte de l’esprit humain » dans un monde du travail où le salarié est devenu « une ressource contingente et variable de l’optimisation organisationnelle ». Vu au travers du prisme de la psychanalyse, ce livre collectif offre un recul original, l’emprise économique et la norme managériale étant perçues comme « détruisant l’intime et la singularité des individus ». En brisant l’imaginaire et la subjectivité, le management moderne tuerait donc l’intelligence du salarié, dans un monde dominé par le profit, estiment les auteurs. À partir de ce constat, les contributions, inégales, brassent large : mégalomanie des grands patrons, paranoïa des élites, management « délirant » (cas de France Télécom), analyse de la peur du chômage, appel à un management intelligent, où l’autorité n’est plus imposée… À noter : une analyse très humaniste de la montée des « burn-out », dans laquelle un professeur en sciences de gestion voit la traduction d’une perte de lien symbolique et relationnel, face à des entreprises « dont les exigences de rentabilité et de perfectionnisme managérial sont devenus anonymes et surhumains ».