« Le congé individuel de formation a fait ses preuves », affirment les partenaires sociaux réunis dans le Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels (FPSPP), qui ont rendu publique, le 20 septembre, une étude sur le devenir des bénéficiaires du CIF, réalisée en collaboration avec l’Observatoire des transitions professionnelles (OTP) et le réseau des Fongecif-FAT-TT(1). Selon cette étude, 93 % des personnes qui ont suivi une formation en CIF accèdent à la certification visée, et 47 % d’entre eux occupent un an après un poste en lien avec leur formation. 90 % des bénéficiaires ont constaté des évolutions positives de leurs conditions de travail : 83 % des personnes déclarent être plus intéressées par leurs tâches, 53 % ont vu leur temps de travail évoluer positivement (stabilisation des horaires, passage au temps plein…) et 52 % ont désormais un salaire plus élevé.

Certes, les partenaires sociaux reconnaissent qu’un projet de transition professionnelle sur six n’aboutit pas. Un an après la fin de leur CIF, 17 % des personnes ont abandonné leur projet ; elles occupent un poste sans lien avec la formation ou sont sans emploi et ne recherchent pas de poste en lien avec cette formation.

Avoir abandonné son projet de transition ne signifie pas pour autant être sans emploi, puisque 86 % des personnes dans ce cas occupent un poste : 67 % ont repris leur poste initial et 19 % ont trouvé un nouvel emploi (sans lien avec la formation suivie). Seules 14 % des personnes ayant abandonné sont effectivement sans emploi un an après la formation (soit 2 % de l’ensemble des bénéficiaires d’une formation).

Mais, globalement, concluent les partenaires sociaux : « Cette nouvelle étude prouve une fois de plus la pertinence du dispositif du CIF en matière de qualification et de reconversion professionnelles. Le CIF est devenu un droit incontournable dans le paysage français de la formation professionnelle. Il représente une formidable avancée pour les droits des salariés. Privilégiant proximité et collégialité, le CIF est un exemple à suivre pour l’avenir du paritarisme. »

Depuis trente ans, ce dispositif a permis à plus d’un million de salariés d’accéder à une formation longue et diplômante de leur choix. Les bénéficiaires du CIF visent en effet avant tout un changement dans leur situation professionnelle : 78 % d’entre eux souhaitent changer de domaine d’emploi.

Ces constats sont connus depuis des années. Pourquoi présenter une telle étude aujourd’hui ? Parce qu’une réforme de la formation est dans les tuyaux et qu’une de ses idées est de fermer le CIF et de flécher ses financements vers le CPF, comme l’a expliqué, en début d’année, Marc Ferracci, conseiller d’Emmanuel Macron qui n’était pas encore président de la République.