La stratégie n’est pas banale ! Depuis 2012, six salariés, spécialistes des ressources humaines de Suez, ont rejoint la Maison pour rebondir, créé à Bordeaux par le groupe expert en gestion de l’eau et des déchets (83 521 salariés). Doté d’un budget de 400 000 euros par an, ils s’occupent à temps complet de jeunes des quartiers intéressés par les métiers de l’environnement, et envoyés par des associations et acteurs publics de l’emploi. Objectif : les aider à s’insérer dans le monde du travail mais aussi répondre aux besoins de recrutement régionaux de Suez et de ses fournisseurs. « Nous recherchons régulièrement des collaborateurs et nous voulons que nos salariés soient à l’image des citoyens des villes où nous intervenons. De plus, quand nous répondons à des appels d’offres, les collectivités demandent des clauses d’engagements en matière d’insertion », explique Frédéric Henrion, directeur du développement des ressources humaines chez l’industriel. « Toutefois, ce n’est pas facile d’aller directement chercher les jeunes, ni d’identifier ceux qui parmi eux ont vraiment envie de bouger ! Notre force est de nous appuyer sur un réseau de partenaires de l’emploi bien implantés qui facilitent ce repérage », poursuit le responsable. Chacun de ces candidats potentiels est alors convoqué à un premier entretien au cours duquel les collaborateurs de la “Maison pour rebondir” vont faire le point : sur leur projet professionnel, leur niveau scolaire, leurs désirs.

Selon les profils, trois orientations leur sont alors proposées. D’abord, les plus à même d’intégrer rapidement le milieu professionnel, se voient offrir un contrat en alternance dans l’une des implantations régionales du groupe ou chez ses fournisseurs. Suez recense en effet en amont les offres d’emploi internes (plombier, électromécanicien, agent de tri, etc.) qui pourraient convenir aux jeunes et recueille les jobs adaptés chez ses fournisseurs. En outre, il organise un tutorat en mobilisant des volontaires intra-muros ou chez ses prestataires. Ensuite, les candidats éloignés de l’emploi sont orientés vers des entreprises d’insertion du secteur de l’environnement. Dans certains cas, leur est également préconisée une remise à niveau générale, en collaboration avec des structures spécialisées comme les Écoles de la deuxième chance. « Mais nous continuons à suivre ces candidats avec l’espoir de les intégrer à terme dans nos entités », ajoute Frédéric Henrion. Enfin, ceux ayant un projet de création d’entreprise, toujours en lien avec l’environnement, vont être accompagnés et coachés par les salariés de la Maison pour rebondir et des intervenants extérieurs dans le cadre d’un programme spécifique jusqu’au lancement de leur activité.

Avec un taux de 80 % d’insertion, Suez a créé directement ou indirectement 200 emplois depuis l’ouverture de la Maison pour rebondir : 79 jeunes ont été recrutés par l’entreprise elle-même, 50 ont créé leur propre structure et 71 ont été embauchés par d’autres sociétés locales ou des entrepreneurs sociaux. Forte de cette première expérience, une deuxième Maison pour rebondir a ouvert ses portes à Créteil, dans le Val-de-Marne. « Nous sommes en train de contacter les acteurs locaux et de présenter les offres d’emploi ou d’insertion que nous avons à proposer sur le territoire. L’autre projet, qui devrait réellement démarrer l’année prochaine, devrait être d’une plus grande ampleur que celui de Bordeaux, compte tenu des besoins en Ile-de-France ! », prévoit Frédéric Henrion, prêt à relever le défi !

Activité

Traitement de l’eau, recyclage et valorisation des déchets.

Effectifs

83 521 salariés, dont 32 864 en France.

Chiffres d’affaires

15,32 milliards d’euros, dont 5,4 en France.