Épilogue heureux pour les salariés de l’usine picarde de sèche-linge, acquise par l’entrepreneur Nicolas Decayeux. Il a noué un partenariat avec le groupe américain et lance déjà des embauches.
L’accord a été signé le 12 septembre avec Whirlpool. L’industriel picard Nicolas Decayeux reprend à titre personnel (société WN) le site amiénois de la firme américaine (280 salariés), promis à la fermeture en juin 2018. Un projet approuvé en août dernier à l’unanimité des syndicats. L’usine, qui fabriquera des sèche-linges jusqu’à cette date, accueillera ensuite deux types d’activité : une production de chargeurs pour véhicules électriques et des casiers réfrigérés, mais aussi de l’équipement et du mobilier urbain à destination des TPE et PME. Celles-ci devraient démarrer début et courant 2018, créant à terme 277 emplois, dont 236 fléchés sur le personnel Whirlpool.
Le 13 septembre, la liste des premiers postes disponibles chez WN a déjà été publiée. « C’est à chacun de se positionner et d’envoyer un CV et une lettre de motivation, souligne Cécile Delpirou, DSC pour la CFE-CGC et membre du CE. Globalement, les métiers seront similaires aux nôtres. On reste sur de la fabrication et de la peinture de pièces en tôle, de l’assemblage de composants. Mais je pense qu’il y aura une révolution culturelle : ce n’est pas la même chose de travailler pour un groupe international et pour une entreprise locale de moins de 300 salariés. »
Nicolas Decayeux souhaite recruter au moins 100 personnes d’ici au 31 octobre. Ce qui inquiète un peu, même si une antenne de reclassement aide à se présenter à un entretien de recrutement. « Les salariés sont soulagés, heureux de cette cession, mais après 25, 30, 35 ans passés sur les lignes pour de l’électroménager, ils s’interrogent sur leur futur emploi », observe Pascal Lefèbvre, élu de la CFTC et secrétaire adjoint du CE. Toutefois, le nouveau patron, qui reçoit des aides de Whirlpool, doit déployer a minima les conditions actées dans le PSE d’avril 2017, lequel stipule des « offres valides de reclassement » à 80 % du salaire annuel précédent, complété par une allocation temporaire dégressive (ATD) durant 24 mois. « Il y aura des formations, si des évolutions de métier s’imposent », explique Cécile Delpirou de la CFE-CGC. Mais elles seront sans doute à négocier, si les gens veulent changer de métier en interne.
