La secrétaire d’État à l’Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, a signalé, dans un communiqué daté du 12 septembre, deux entreprises « qui ont refusé de prendre part » à une demi-journée de sensibilisation à l’égalité professionnelle « offerte par l’État ». L’opérateur pétrolier Maurel et Prom et le fournisseur de services pour l’industrie pharmaceutique Sartorius Stedim Biotech ne se sont pas présentés à cette séance de sensibilisation « malgré des invitations répétées » du secrétariat d’État.

Dix entreprises y étaient invitées : les plus mal classées du baromètre Ethics and boards, qui publie chaque année un palmarès des entreprises du SBF 120 les plus vertueuses en matière de féminisation de leurs instances dirigeantes et de politique de mixité. Huit d’entre elles se sont présentées à cette séance de « rattrapage », au cours de laquelle elles ont pu échanger avec trois entreprises exemplaires (Carrefour, L’Oréal et Gecina), avec le Conseil supérieur de l’égalité professionnelle et avec Marie Donzel, consultante en évolution sociale. Marlène Schiappa a alors révélé l’identité des deux absentes et affiché leur nom sur la porte d’entrée du secrétariat d’État. Ce name and shame a vocation à se répéter, a souligné la secrétaire d’État.

Interrogée par Entreprise & Carrières, Petra Kirchhoff, vice-présidente de Sartorius en charge de la communication, fait savoir que son entreprise a été « un peu surprise » lorsqu’elle a appris cette initiative du gouvernement. « De notre point de vue, fait savoir la porte-parole, Sartorius Stedim est sur la bonne voie pour atteindre un niveau de participation des femmes adéquat, c’est un sujet important pour nous aussi. » Elle rappelle que le conseil d’administration de Sartorius Stedim Biotech est composé de trois hommes et de trois femmes, qu’un siège reste actuellement à pourvoir et que même s’il devait être occupé par un homme, le taux de féminisation serait de 43 %, « conformément à la loi française », qui impose 40 % de femmes dans les conseils d’administration depuis le 1^er janvier 2017. Petra Kirchhoff souligne que son entreprise compte 820 salariés en France dont 52,9 % de femmes, et deux directeurs d’établissement dont une femme. Enfin, elle rappelle que Sartorius est une entreprise de technologie et qu’il est difficile d’attirer des femmes vers des postes d’ingénieur et de biotechnologie.

Contacté, Maurel et Prom fait savoir qu’il ne commente pas les déclarations de la secrétaire d’État.