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L’enquête

Méthode : Évaluation embarquée et simulation pour améliorer la QVT

L’enquête | publié le : 12.09.2017 | V. L.

Très engagée dans la promotion de la qualité de vie au travail dans les entreprises, l’Anact a élaboré des méthodes visant à mieux anticiper les impacts humains des projets de transformation. L’une s’inscrit tout au long du projet tandis que l’autre intervient dès la conception.

L’Anact et son réseau proposent une méthode qui est au cœur de la démarche qualité de vie au travail (QVT) qu’ils promeuvent : réaliser une expérimentation lors de tout projet technique et organisationnel mis en œuvre dans les entreprises (intégration de nouveaux progiciels, fusions d’unités, télétravail, etc.). Cette démarche est dénommée « évaluation embarquée », car salariés et concepteurs échangent tout au long du projet. « L’objectif est de tester sur un périmètre et un temps donnés l’impact de ces projets sur la façon de travailler des salariés, explique Ségolène Journoud, chargée de mission à l’Anact. C’est une démarche participative. Ce sont les salariés concernés qui évaluent les changements et proposent des recommandations au comité QVT, en fin de processus. »

Autour du travail réel

Un « dialogue professionnel », selon la terminologie de l’Anact, est engagé à travers des espaces de discussion au sein d’une même équipe ou pluridisciplinaires, autour du travail réel. Les participants utilisent une grille d’analyse du projet qui combine trois dimensions : économique, technique et sociale.

Ce dialogue professionnel alimente ensuite le comité QVT réunissant à la fois des IRP, la direction et des concepteurs. « Chaque acteur peut ainsi élargir son champ de perception des enjeux de l’entreprise, avance Ségolène Journoud. Par exemple, les concepteurs peuvent entendre les remontées des salariés et leur expliquer les raisons d’options pressenties. Et ils peuvent aussi infléchir leur projet en prenant conscience de l’impact de certains choix techniques sur la santé et l’efficacité. »

« L’évaluation embarquée se rapproche de la simulation grandeur nature, elle semble plus intéressante pour les projets organisationnels, comme le télétravail, où on va expérimenter et évaluer, estime Ludovic Bugand, chargé de mission à l’Anact. En revanche, dans le cas d’un déménagement ou de l’implantation d’un nouvel ERP, il y a un enjeu à pouvoir anticiper les évolutions sur un modèle avec des scénarios d’action car une fois le déménagement réalisé, c’est trop tard. »

D’où l’utilité pour ce type de projet de passer par la simulation de certaines situations de travail futures. « On scénarise le travail de demain, pas l’ensemble de l’activité, mais des situations caractéristiques qui nous semblent en jeu », précise Ludovic Bugand.

La simulation permet de réaliser des ajustements techniques et d’anticiper les besoins de régulations individuelles et collectives grâce à un support (maquette, prototype) qui facilite la projection. Quand l’entreprise basculera dans un nouvel espace de travail ou utilisera un nouvel ERP, les difficultés auront été identifiées et débattues à froid avec les concepteurs, avec des fonctionnalités plus adaptées à la clé.

Auteur

  • V. L.