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NAO : Deloitte anticipe 1,8 % d’augmentations salariales pour 2018

La semaine | publié le : 05.09.2017 | H. T.

Selon la dernière étude annuelle du cabinet de conseil, les enveloppes ont très légèrement diminué cette année. Et les budgets prévisionnels restent serrés.

La rentrée : le temps des premières estimations des cabinets de conseil RH quant aux budgets d’augmentations salariales pour 2018. Pour Deloitte, les prévisions des entreprises sont encore une fois « extrêmement prudentes, de l’ordre de 1,8 % en médiane ». Comme l’année dernière. « Mais avec l’inflation qui repart – la prévision pour 2017 est de 1,3 % –, le gain de pouvoir d’achat risque d’être moindre cette année », expose Jean-Philippe Gouin, associé capital humain chez Deloitte, rappelant que l’inflation sert précisément de repère pour les négociations.

Dans le détail, le cru 2017 est sans surprise, avec des enveloppes de 2,5 % pour les cadres, et de 2,1 % pour les non-cadres, « légèrement inférieures à celles de 2016 ». Selon Jean-Philippe Gouin, cette étude de rémunération* confirme, en revanche, certaines tendances. « À partir de 2011 où la moyenne s’établissait à 2,6 %, les budgets d’augmentation ont diminué et stagnent depuis 2015. On est apparemment sur un plancher. Mais les entreprises ont en contrepartie renforcé les dispositifs de variable et d’épargne salariale. »

Progression des Rémunérations variables.

Ainsi, après une hausse en 2016 de l’ordre de 10 % à 12 %, les montants de rémunération variable individuelle (66 % des cadres et 51 % des non-cadres sont concernés) ont continué de progresser de 5 % à 7 % cette année. Selon les niveaux de responsabilité et la famille de métier, le bonus représente entre 5 % et 30 % du salaire de base. Et le pay-out (rapport entre le bonus perçu et le bonus cible) a été de 89 % contre 86 % l’année dernière.

L’étude pointe également un joli bond de l’épargne salariale en 2017 « de l’ordre de 7 % à 10 %, ce qui représente une hausse moyenne de 200 à 300 euros ». Près de 84 % des entreprises du panel ont versé de la participation, 79 %, de l’intéressement.

Développement du Gel salarial

Autre tendance clé : « la différenciation entre salariés s’accentue », souligne Jean-Philippe Gouin. Ce que mettait d’ailleurs en évidence l’enquête NAO de Mercer publiée en juin (lire Entreprise & Carrières n° 1340). Le gel salarial s’est développé, tant pour les non-cadres (9 % sont concernés cette année, contre 4 % l’année dernière) que pour les cadres (13 % en 2017, contre 7 % en 2016). Tandis que les fortes augmentations – supérieures à 10 % – sont plus nombreuses : 6 % des salariés en ont bénéficié, contre 4 % en 2016.

Deloitte constate, par ailleurs, des pratiques d’augmentations légèrement supérieures pour les femmes (+0,2 point), conséquence, selon le cabinet, des campagnes de rattrapage. Elles gagnent en effet entre 2,3 % et 7,7 % de moins que les hommes, selon le niveau de responsabilité. À noter, enfin, un écart de rémunération de 5 % à 6 % entre les filiales de groupes internationaux et les sociétés françaises, dû à un dispositif de part variable « plus dynamique » pour les cadres et à des augmentations plus fortes pour les non-cadres (+0,5 point) chez les premières.

* À partir d’un panel de 503 entreprises et 886 500 fiches de paie et données individuelles de rémunération.

Auteur

  • H. T.