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Pays-Bas : Loders Croklaan : la santé au coeur d’une PME modèle

Sur le terrain | International | publié le : 29.08.2017 | Didier Burg

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Pays-Bas : Loders Croklaan : la santé au coeur d’une PME modèle

Crédit photo Didier Burg

La santé des salariés est devenue une préoccupation majeure au sein de cette PME néerlandaise du secteur industriel, distinguée par l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail.

Assurer le bien-être des salariés dans un environnement de travail devenu espace de santé, un objectif atteint sur toute la ligne pour IOI Loders Croklaan, une grosse PME basée aux Pays-Bas. Récompensées par l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail, citées en exemple par le ministère des Affaires sociales néerlandais, les nouvelles conditions de travail durables mises en place par cette entreprise, spécialisée dans le raffinage des huiles comestibles, témoignent d’une gestion des ressources humaines particulièrement volontariste.

Tout est parti d’une prise de conscience de la direction. D’un côté, le vieillissement accéléré des effectifs avec actuellement un tiers de seniors de plus 55 ans parmi les 450 collaborateurs. De l’autre, les contraintes liées à la pratique généralisée des équipes en 3 x 8, exigée jusque-là par la production 24 heures sur 24.

« Partant de ce constat, l’objectif a été de créer pour les années à venir des conditions de travail adaptées. Dès le départ, il s’agissait de prévention afin que les salariés restent plus longtemps en bonne santé et motivés », rappelle Leontien Koning, directrice des ressources humaines de IOI Loders Croklaan.

L’introduction du travail à temps partiel, un partage des postes et la possibilité d’aménager une retraite partielle, ont fait figure de révolution dans cette entreprise. Autant de mesures apparues comme des priorités pour les salariés à la suite de larges consultations.

« Des entretiens individuels ont eu lieu pendant un an et demi avant de fixer les modifications sur les horaires de présence et le temps de travail. Car ces mesures, hors convention collective, impliquaient une baisse de salaire », précise la DRH.

Promotion d’un mode de vie sain

Un autre aménagement d’ampleur a concerné le partage des postes souhaité par les employés. Des formations internes permettent désormais aux salariés de se familiariser avec les tâches assurées par leurs collègues.

L’entreprise a aussi joué un rôle de catalyseur pour promouvoir un mode de vie sain parmi ses employés. « Chaque collaborateur a en permanence une bouteille à sa disposition à son poste de travail et des corbeilles de fruits sont à portée de main, détaille Leontien Koning. Des cours de cuisine destinés à améliorer son alimentation ont aussi lieu dans la cantine après les heures de travail, voire dans les ateliers. » De même, l’organisation d’activités sportives est devenue monnaie courante. L’entreprise a même financé pendant un an et demi un entraînement à la course à pied en recourant à un « coach » professionnel. La pratique de la natation, du Taï-chi ou les randonnées cyclistes entre collègues s’est aussi installée.

Plusieurs facteurs ont participé au succès de cette démarche plurielle. « Dès le lancement du projet, toutes les composantes de la société ont été impliquées ; ce qui reste le cas aujourd’hui », explique la DRH.

Comprenant des représentants de la direction, des syndicats et du comité d’entreprise, un groupe de pilotage (steering group), en place depuis lors, assure l’interface entre les salariés et toutes les autres parties prenantes. Après examen des implications sociales ou financières, cet organe donne son accord aux changements et aux initiatives voulus dans les domaines d’intervention suivants : temps de travail, retraite partielle et vitalité au travail.

Sans conteste, la politique de ressources humaines proactive a aussi joué un rôle essentiel : « Il a fallu vaincre les réticences de salariés qui, après quarante ans de travail en 3 x 8, craignaient d’être montrés du doigt en voulant un temps partiel », se souvient Leontien Koning.

À long terme, l’entreprise compte récolter les fruits de son plan d’emploi durable à plusieurs niveaux. « Les arrêts de travail pour maladie et les cas d’incapacité de travail sont appelés à se raréfier », anticipe-t-on à la DRH. Contrepartie à la réduction du temps de travail des seniors, qui sera compensée par quelques embauches : la pyramide des âges va s’améliorer.

Dans les médias

DE VOLKSKRANT. Hausse des incapacités de travail

Depuis le recul progressif du départ en retraite, le nombre d’actifs en fin de carrière atteints d’une incapacité de travail est en forte augmentation dans l’industrie. Le fonds de pension des métiers de la métallurgie (PMT) constate un doublement des cas d’incapacité de travail ces dernières années et les risques d’incapacité seraient désormais dix plus fois élevés pour les actifs de plus de 55 ans, selon l’organisme d’assurance chômage néerlandais (UWV). Depuis 2013, l’âge légal de cessation d’activité est repoussé de quelques mois par an aux Pays-Bas et atteindra 67 ans en 2020. 12 juillet 2017, De Volkskrant, quotidien.

BNR NIEUWS RADIO. Infractions dans les ETT Sur la base de 800 plaintes reçues par l’inspection du travail en 2016, les sociétés de travail temporaires néerlandaises ont écopé de 131 amendes pour un montant total de 1,3 million d’euros. Les infractions ont pour la plupart porté sur des rémunérations inférieures au Smic et sur le non-paiement de congés payés. Une grande proportion de travailleurs polonais ont été victimes de ces infractions. 12 juillet 2017, BNR Nieuws Radio, radio d’informations.

Auteur

  • Didier Burg