Depuis 2014, une quinzaine de projets d’intrapreneuriat ont démarré à La Poste. Ils aboutissent à la création de filiales pour lesquelles les chefs de projet sont totalement détachés au moins un an et dont ils sont actionnaires.
« Vingt projets pour 2020 », objectif quasi atteint. Depuis le lancement du programme d’intrapreneuriat en 2014, une quinzaine de projets ont été retenus pour être menés à leur terme. Le concours annuel d’appel à projets suscite des idées : en tout, plus de 2 500 projets ont été déposés ; au final, 900 présentés devant un jury… Et la concurrence est rude. Chaque année, une dizaine d’équipes se voient proposer un budget de 100 000 euros et un détachement de 12 à 18 mois pour monter un business plan et présenter leur idée devant un comité d’investissement, pour trois ou quatre retenus.
« La Poste souhaite que les projets soient montés par deux, trois ou quatre personnes pour renforcer l’esprit d’équipe et parce que les profils sont complémentaires : certains sont davantage créatifs, d’autres gestionnaires », précise Cécile Gensou, responsable de l’évolution professionnelle à La Poste. Fabrice Plateau, directeur des systèmes d’information à la base, et ses collègues, directeur administratif et financier pour l’un et architecte solution pour l’autre, ont monté le tout premier projet à démarrer concrètement. Depuis le 1er juin 2017, ils sont cofondateurs de la filiale de La Poste Oh my keys. Ils ont droit à quatre ans de détachement pour développer un service de conciergerie pour clés, utile aux personnes louant leur appartement ou voulant consigner un trousseau en sécurité.
« Nous apprenons l’approche client, apprécie Fabrice Plateau. Les lignes hiérarchiques sont coupées, nous allons voir directement le service marketing ou autre pour mener notre projet de A à Z. » Une expérience de chef d’entreprise avec salaire garanti, ainsi que l’assurance de retrouver leur poste au bout de quatre ans, ou avant, si le projet s’avère finalement non viable. Pour les intrapreneurs facteurs (non cadres), ils sont rémunérés à l’échelon des cadres le temps du projet.
Tous les intrapreneurs deviennent actionnaires minoritaires, avec 2 % du capital chacun. Le pacte d’actionnaires est amené à évoluer et les cofondateurs peuvent obtenir jusqu’à 20 % du capital. « Cela permet d’intéresser l’implication de la personne et donne une dimension entrepreneuriale au projet », commente Yves Arnaudo, directeur adjoint des ressources humaines. Quant à la crainte de la fuite des talents ? « Nous sommes très nombreux ! », rétorque-t-il. La direction envisage même la possibilité que les postiers créent leur propre entreprise et que La Poste devienne actionnaire minoritaire. D’autres projets sont déjà sur les rails, comme “Box temporis”, qui propose d’envoyer une lettre ou un colis à une date lointaine.
Activité
Courrier.
Effectifs
250 000.
Chiffre d’affaires (2016)
23,294 milliards d’euros.
