logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

L’enquête

Deloitte : 250 salariés ont expérimenté l’intrapreneuriat

L’enquête | publié le : 29.08.2017 | R. L. S.

Si Deloitte donne des conseils aux entreprises pour bien accompagner l’intrapreneuriat, la société de conseil se les applique à elle-même, dans le cadre du programme interne créé en mai 2014.

Les cordonniers ne sont pas toujours les plus mal chaussés. Depuis trois ans, Deloitte a lancé son programme d’intrapreneuriat. Les clés de la réussite ? Il faut d’abord fixer le cap au projet en identifiant les champs dans lesquels l’entreprise souhaite innover et orienter les intrapreneurs, en créant un challenge à thème, par exemple. Ensuite, « il faut un budget dédié et du temps. Le “Magic time” n’existe pas, il est nécessaire d’en dégager spécifiquement pour le projet d’intrapreneuriat en allouant une période ou des jours dans la semaine », estime Vincent Guesdon, directeur de l’innovation chez Deloitte. Enfin, il est important de mettre en œuvre une politique d’incitation. Pour les managers, cela peut passer par des primes ou des objectifs. « Pour les collaborateurs lambda, il faut leur garantir du temps, une rétribution et l’encouragement de la part du top management », indique Vincent Guesdon.

Depuis trois ans, 250 salariés ont vécu l’expérience d’intrapreneur. Aujourd’hui, ils sont cinq à plancher sur leur projet dans une structure type incubateur. Ils ont entre trois et six mois pour travailler sur le développement de leur idée. Ils passent entre 50 % et 80 % de leur temps sur leur mission classique et le reste du temps, sur leur projet. « Comme une équipe projet se monte, le collaborateur n’est pas seul. Cela dilue les peurs des managers et collègues qui pourraient craindre que l’intrapreneur de leur service soit totalement accaparé par son projet », assure le directeur de l’innovation.

Une valorisation par le management

Sonia Cabanis, directrice risk advisory chez Deloitte, a eu l’idée de la création d’un logiciel pour faciliter l’interface de qualité avec les clients. Elle en a parlé au pôle innovation qui dans ce cas, accompagne les futurs intrapreneurs à développer leur idée de façon à ce qu’elle soit suffisamment aboutie pour être présentée au comité d’investissement. Au bout d’un mois de préparation du pitch, le projet a été validé. Et après deux ans, il s’est concrétisé en produit. Pendant ce laps de temps, elle est passée du statut de manager à directeur. « Cela donne une image positive, c’est valorisé par le management, d’autant plus que j’ai beaucoup appris sur le tas, notamment s’agissant du retour sur investissement », témoigne la consultante de 36 ans.

Fidélisation

Quant à la crainte de fuite des talents, Vincent Guesdon répond qu’« un jour ou l’autre, ils seraient partis pour leur projet ou la promesse d’une herbe plus verte ailleurs où ils auraient la possibilité de s’exprimer davantage. À l’inverse, il faut voir l’entrepreneuriat comme un moyen de fidéliser ». Environ un entrepreneur sur dix a quitté l’entreprise depuis 2014, un ratio moins élevé que le turn-over dans le secteur.

Repères

Activité

Conseil.

Effectif (France)

10 000 collaborateurs.

Chiffre d’affaires (France)

1,114 milliard d’euros.

Auteur

  • R. L. S.