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Insertion : Coup de frein sur les contrats aidés

La semaine | publié le : 29.08.2017 | M.-M. S.

Dans sa traque aux économies, l’exécutif restreint le nombre d’emplois subventionnés en 2017 et 2018. Une potion amère pour les associations, mais aussi pour les entreprises, écartées de tout nouveau contrat cette année.

“Coûteux”, « pas efficaces », « pas un tremplin pour l’insertion professionnelle. » La ministre du Travail n’a pas mâché ses mots le 9 août à l’Assemblée nationale pour fustiger les contrats aidés, financés par l’État. L’exécutif met en effet le holà. Le budget 2017 en prévoit seulement 280 000, rallongés de 13 000 de plus mi-juillet… contre 459 000 signés en 2016.

Utilisés par tous les gouvernements depuis les années 80, les contrats aidés ont eu des intitulés et des contours variés. Il en existe aujourd’hui quatre principaux destinés aux jeunes et/ou aux seniors éloignés de l’emploi et pas (ou peu) qualifiés : le contrat CIE-Starter et le CUI-CIE (contrat initiative emploi), visant le secteur marchand ; le CUI-CAE (contrat d’accompagnement dans l’emploi) dédié au secteur non marchand (association, collectivités locales, administrations) ; les emplois d’avenir, créés fin 2012, qui se greffent sur ces deux CUI, et qui peuvent durer trois ans.

Les aides financières montent, en gros, de 35 % à 75 % du Smic. Or le nombre de ces contrats avait progressé ces cinq dernières années avant une décélération dans le privé depuis mi-2016 : – 57 % de bénéficiaires selon le ministère du Travail.

Effet d’aubaine.

De son côté, la Cour des comptes dénonce, dans son rapport de juin 2017, des coûts excessifs au regard d’un faible retour à l’emploi durable : 3,44 milliards d’euros en 2014, 4,2 milliards en 2016 ; soit une hausse de 22 %. Plus positive, la Dares note, dans une étude de 2017, un taux d’insertion des bénéficiaires, après six mois, de 67 % pour le secteur marchand (57 % en emploi durable), contre 41 % pour le non-marchand (26 % en emploi durable). Toutefois, en 2015, elle pointait un effet d’aubaine pour les entreprises, dont 81 % auraient tout de même recruté sans aide.

Face au tollé des communes et du secteur social et solidaire, le coup de rabot devrait être moins dur que prévu. Le 24 août, le Premier ministre a annoncé sur BFM TV jusqu’à 320 000 contrats aidés en 2017, mais sans doute moins de 200 000 en 2018. « Des ajustements sont en cours », dit-on rue de Grenelle. Au détriment des employeurs privés qui, d’ores et déjà, ne peuvent plus signer de nouveau contrat CIE cette année.

Auteur

  • M.-M. S.