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États-Unis : Des jobs pour les refugies… au pays de Trump

Sur le terrain | International | publié le : 18.07.2017 | Caroline Crosdale

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États-Unis : Des jobs pour les refugies… au pays de Trump

Crédit photo Caroline Crosdale

Le président américain a réduit le flux de réfugiés arrivant aux États-Unis. Mais les ONG spécialistes de l’accueil et de nombreuses entreprises poursuivent leur travail d’insertion professionnelle avec ceux qui sont sur place.

Il y a un an, Peter Gonzales, le président de Welcoming Center For New Pennsylvanians, à Philadelphie, était reçu à la Maison Blanche par Barack Obama pour évoquer l’intégration professionnelle des immigrants. Aujourd’hui, ses projets sont remis sine die. L’Amérique de Donald Trump se proclame beaucoup moins ouverte.

Certes, la justice américaine a jugé inconstitutionnel son décret d’interdiction du territoire aux citoyens de six pays (Iran, Lybie, Somalie, Soudan, Syrie, Yémen). Mais la Cour suprême s’est emparée du dossier. En attendant son avis définitif, qui devrait être connu à l’automne, le décret de Donald Trump entre partiellement en vigueur. Les réfugiés sont admis au compte-gouttes sur le sol américain, seulement s’ils rejoignent un membre de leur famille déjà installé sur place, ou quand ils entrent à l’université.

Peter Gonzales résiste du mieux qu’il peut aux décrets de Washington en poursuivant son travail avec les refugiés, déjà présents dans sa ville. « Nous employons ici une Yéménite, dit-il. Elle était autrefois ambassadrice en Inde. Sa mère, restée au pays, est mourante. Mais nous lui conseillons de ne pas aller la voir car nous ne savons pas si elle pourrait revenir. »

Classes pour débutants

Le Welcoming Center for New Pennsylvanians continue ses programmes. Grâce à son budget annuel de 2 millions de dollars, financé par la ville, l’État de Pennsylvanie, les fondations privées, son gala annuel et des fonds fédéraux, il maintient ses classes pour débutants. Cours d’anglais et leçons pratiques sont inscrites au programme. Les nouveaux venus apprennent le b.a.-ba : comment chercher un appartement, prendre les transports en commun, emmener les enfants à l’école ou encore ouvrir un compte en banque.

Il y a aussi des réfugiés, parlant déjà très bien l’anglais. « 45 % d’entre eux sont au moins titulaires d’une maîtrise de l’université », poursuit Peter Gonzales. Ces diplômés apprennent l’écriture d’un CV et la construction d’un réseau. Peter Gonzales cite en exemple de success story David Kitonga, un professeur de chimie du Kenya, qui s’est reconverti dans l’aide à domicile des personnes âgées. Son entreprise emploie aujourd’hui une cinquantaine de personnes, parmi lesquelles une bonne dose d’immigrants. Les réfugiés ont plutôt bonne réputation. « Ils sont motivés, loyaux et créatifs, assure Peter Gonzales. Ils ont l’habitude de se débrouiller et ils résolvent plus facilement les problèmes. »

Nombre de petites entreprises peuvent en attester. Comme Eat off Beat, un traiteur new yorkais qui propose des plats exotiques à sa clientèle d’affaires. Eat off Beat a formé plus d’une quinzaine de chefs d’Irak, du Népal, de Syrie, du Tibet… L and R Pallet, un fabricant de palettes en bois a Denver dans le Colorado emploie de même de nombreux réfugiés. La société connaissait un turn-over de 300 % par an, car le travail était dur et sale. Mais quand la direction a embauché des employés venus d’ailleurs, il est passé à 15 %. Les Birmans, Congolais et Népalais, aidés par des traducteurs, s’accrochent. Et l’entreprise les soutient en leur proposant des cours d’anglais, des visites médicales gratuites et des introductions auprès des agences immobilières.

Les géants aussi s’activent. WalMart, Starbucks, Microsoft, Mastercard, Airbnb… ont tranquillement confirmé leurs promesses de soutien aux réfugiés cette année. Starbucks s’est ainsi engagé à accueillir 10 000 réfugiés dans le monde d’ici à 2022. Au Canada, le roi du café se dit prêt à prendre 1 000 personnes, formés par l’association Hire Immigrants.

Aux États-Unis, Starbucks travaille avec l’ONG No One Left Behind, montée par un ancien soldat et qui s’adresse en priorité aux interprètes et personnels assistant les troupes américaines au Moyen Orient. C’est ainsi que Mo, l’Iraquien de 38 ans, trilingue, a été récemment embauché au Texas. Starbucks ne précise pas dans quelle ville, de peur de réveiller les appels au boycott des soutiens de Donald Trump.

Dans les médias

NEW YORK TIMES. Fléchissement de l’emploi automobile

La demande de petites voitures se réduit, tout comme l’emploi dans les usines d’assemblage. En 2016, 211 000 salariés étaient employés sur les sites américains, cette année ils ne sont plus que 206 000, selon le bureau of Labor Statistics. Donald Trump pousse les constructeurs à créer des postes aux États-Unis, mais ceux-ci préfèrent fabriquer les petits véhicules en Asie. Ainsi, la Focus de Ford part en Chine. 4 juillet 2017, New York Times, le quotidien revendique 1,865 million de lecteurs sur papier et en ligne.

WALL STREET JOURNAL. Ivanka Trump défend le congé payé après la naissance

Ivanka Trump, la fille du président, défend les congés familiaux pour tous dans les colonnes du Wall Street Journal. E lle plaide pour six semaines payées après la naissance d’un enfant ou une adoption. Six pour cent seulement des femmes gagnant peu ont droit à ces congés, note Ivanka Trump. Du coup, elles ont tendance à quitter leur job après la naissance de leur enfant. 4 juillet 2017, Wall Street Journal, le quotidien affiche plus de 2 millions de lecteurs.

Auteur

  • Caroline Crosdale