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3 questions à… Cédric Ramat

Acteurs | publié le : 18.07.2017 | Marie-Madeleine Sève

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3 questions à… Cédric Ramat

Crédit photo Marie-Madeleine Sève

Le DRH de Pernod-Ricard, le n° 2 mondial des vins et spiritueux revient sur sa politique envers la jeunesse, après avoir reçu le trophée Randstad 2017 de « L’entreprise la plus attractive auprès des jeunes de 18-24 ans en France ». Il en souligne la culture et les engagements sociétaux.

Quelle est votre force de séduction auprès des Z et des Y ?

C’est sans aucun doute, notre culture. Ce prix nous a surpris, car nous n’avons pas candidaté. Il est fondé sur une étude réalisée par Kantar TNS en France(1), qui fait écho à celle du site américain Glassdoor, qui distinguait déjà Pernod-Ricard comme l’entreprise la plus attractive auprès de cette jeune population. Nous accueillons des stagiaires, des étudiants, des jeunes professionnels sur nos différents sites, et au sein de nos 85 filiales. Partout les rapports hiérarchiques, fondés sur la confiance mutuelle, sont simples, informels, et conviviaux. Un stagiaire peut aller discuter avec un membre du Codir, ou venir me parler en direct, sans en avertir son responsable, personne ne s’en étonnera. À notre siège parisien, notre Pdg Alexandre Ricard a son bureau au beau milieu d’un open space. En France, le tutoiement est spontané avec lui aussi. Cela plaît aux jeunes générations.

Qu’est-ce qui, selon vous, fait la différence dans votre organisation ?

Nous confions aux jeunes, dès leur entrée, un vrai job, de véritables missions à forts enjeux. Partout, ils sont responsabilisés. Ils peuvent ensuite faire état d’une véritable expérience professionnelle et humaine de six mois, ou plus. Par ailleurs, nous mettons depuis quatre ans, l’accent sur la transversalité et le travail collaboratif. Nous avons ainsi créé un réseau social interne – s’inspirant de Facebook – baptisé “Chatter”. Chacun, dans le monde entier peut s’exprimer ou diffuser du contenu en direct, sans aucun filtre, partager des documents, constituer ou rejoindre des groupes de travail ad hoc, etc. Se sont ainsi formées des communautés de jeunes talents, comme celle des ambassadeurs de marque (« brand ambassador ») qui, depuis deux ans, regroupe des collaborateurs juniors chargés de promouvoir les produits et leur histoire. En outre, nous avons institué en 2014 le Youth Action Council (YAC), un think tank renouvelé tous les deux ans, composé de neuf salariés de moins de 30 ans issus de nos filiales dans les pays, et représentant les neuf fonctions clés de l’entreprise. Nous leur donnons accès au top management pour partager leurs idées. Ils se réunissent ou échangent entre eux une fois par trimestre. Ils disposent d’une grande autonomie et sont force de proposition. Cela n’a rien à voir avec un “Comex bis” comme dans d’autres groupes.

Vous avez aussi des engagements sociétaux…

Oui, c’est dans notre ADN, depuis que Paul Ricard a travaillé avec Alain Bombard sur l’écologie des mers. Et ils sont en phase avec les aspirations des jeunes. Par exemple, chaque 1er juin, le “Responsib’ All Day” mobilise nos 18 500 salariés dans le monde durant la journée entière, pour aider les communautés locales. Ce n’est pas un gadget. Depuis sept ans, 11 millions d’heures cumulées ont ainsi été consacrées à des actions solidaires ou de protection de la planète. Cette année, 103 projets ont été ainsi menés à terme, dont la construction de 80 ruches à Paris, préservant la biodiversité, ou encore la restauration d’une résidence pour handicapés à Dublin. Une fierté pour les collaborateurs ! C’est aussi cette vocation de nos métiers, des carrières et des mobilités, qui attire les étudiants ou les jeunes actifs. Si nous ne sommes pas un gros recruteur en volume, nous leur offrons une belle diversité de postes.

(1) Étude réalisée auprès d’un panel représentatif de 955 jeunes de 18 à 24 ans, parmi lesquels 41 % sont étudiants et 27 % en activité, qui ont évalué l’attractivité de 250 sociétés.

Auteur

  • Marie-Madeleine Sève