Combien de DRH exercent-ils de manière atypique ? Quel est le marché potentiel ? Il n’existe pas d’étude générale répondant à ces questions mais le marché existe et tout porte à croire qu’il se développe.
Emmanuel de Prémont, fondateur du réseau d’experts à temps partagé Finaxim, estime que 20 000 entreprises sont potentiellement intéressées par un DRH à temps partagé ; il part de l’hypothèse que 10 % des 200 000 entreprises employant entre 10 et 200 salariés sont dans cette situation. Les études consacrées au travail à temps partagé sont rares. Celles que nous avons pu trouver recèlent trois enseignements principaux : les RH sont les métiers qui se pratiquent le plus à temps partagé, l’utilisation des RH à temps partagé donne satisfaction aux entreprises utilisatrices et il augmente le besoin en RH de ces entreprises.
Selon le baromètre 2016 du temps partagé, réalisé par le Portail du temps partagé et présenté en février 2017, 27 % des 200 travailleurs à temps partagé (tous métiers confondus) interrogés dans le cadre de ce baromètre sont des RH ; 22 % sont dans le commercial et le marketing, 22 % en finance gestion ; 86 % ont le statut cadre dirigeant.
De son côté, le Centre de ressources des groupements d’employeurs (CRGE) de Bretagne a présenté, en février dernier, une étude sur la “compétence RH partagée en PME” en Bretagne, réalisée principalement auprès de 37 entreprises adhérentes à des groupements d’employeurs du CRGE ayant déjà partagé des RH. Ces PME employant moins de neuf salariés et jusqu’à 200 salariés accédaient pour la plupart (72 %) et pour la première fois à la fonction RH. Ces dernières estiment l’utilité de la fonction RH à 9,3 sur une échelle de 10. Les avantages qu’elles perçoivent des RH à temps partagé sont le gain de temps, la compétence des personnes, la souplesse et le coût. Les auteurs notent que « les bénéfices perçus par les dirigeants sont très forts et rapides, au point de susciter le besoin de plus de temps et de disponibilité ».
Le CRGE a également interrogé 27 RH à temps partagé travaillant pour des groupements d’employeurs et en a brossé un portrait : 92 % ont un bac + 5 en ressources humaine ; 85 % ont plus de cinq ans d’expérience ; ils gagnent en moyenne 43 000 euros par an et affichent un indice de satisfaction de 6,3 sur 10. Ils mettent en avant la liberté de s’organiser et la richesse des expériences mais aussi la très forte intensité et la charge de travail, le temps d’intégration long, l’incompréhension du temps partagé par le dirigeant, les écarts culturels difficiles à gérer.
