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L’enquête

New Areva : La charge de travail prise très au sérieux

L’enquête | publié le : 04.07.2017 | M.-M. S.

Le spécialiste du nucléaire a profité de la reconfiguration de son périmètre d’activités pour ajuster son “forfait cadres”, dans le nouveau contrat social signé le 3 avril 2017. À la clé, une hausse du temps travaillé pour les volontaires, assortie d’une prime, et un solide dispositif d’alerte.

À partir du 1er janvier 2018, les 3 970 ingénieurs et cadres de New Areva en forfait jours, travailleront jusqu’à 12 jours de plus dans l’année. C’est l’un des points majeurs du nouveau contrat social négocié avec les cinq organisations syndicales depuis octobre 2016 et signé par elles (y compris la CGT) le 3 avril dernier. L’énergéticien, dont le périmètre est reconfiguré avec le projet de cession d’une partie des activités d’Areva à EDF en fin d’année 2017, et du PSE soldé par le départ de 3 000 volontaires, souhaitait redonner de la visibilité aux salariés en termes d’emplois et de compétences. Et harmoniser les pratiques au sein des 17 sociétés du nouveau groupe afin de faciliter la mobilité interne. « Les forfaits jours y sont divers, ils vont de 203 à 217 jours. Alors nous avons fait un benchmark ; en ciblant 215 jours, nous nous alignons sur le standard de l’industrie, explique Jacques Bouvier, directeur des relations sociales. L’idée est toutefois de laisser le libre choix aux salariés en poste. » Ceux qui ont un forfait à moins de 215 jours et qui adoptent la nouvelle formule, verront la hausse de la durée de travail compensée à 100 % sur leur feuille de paie ; ils peuvent aussi opter pour un forfait intermédiaire à 209 jours, avec là aussi une compensation salariale proratisée. De surcroît, ceux qui, dans ces deux catégories, se détermineront avant le 30 septembre 2017 toucheront une “prime d’engagement” équivalente à une année de compensation salariale au titre de l’augmentation des forfaits jours. Pour les cols blancs qui travaillaient plus que 215 jours, le salaire ne change pas. En revanche, toute recrue extérieure, comme tout cadre en mutation intersociétés au sein de New Areva, sera d’office aux 215 jours.

Autre particularité de l’accord, le suivi de la charge de travail. L’industriel est en effet allé plus loin que ne l’impose la loi Travail et détaille ses dispositifs dans un sous-chapitre copieux. Le texte souligne en effet que l’amplitude journalière de travail, sauf cas exceptionnels, ne doit pas dépasser 10 heures. Et s’il spécifie que le décompte des jours travaillé est mensuel, et que la discussion sur le sujet est formalisée lors de l’entretien professionnel, il ajoute que ce bilan est complété au fil de l’eau, lors d’échanges périodiques, « formels ou informels » entre manager et managé. L’occasion d’aborder la répartition des missions et/ou l’organisation du service.

Un dispositif d’écoute et d’accompagnement

En outre, en cas de réelle difficulté, le cadre peut alerter son n + 1, ou son n + 2 – quitte à court-circuiter sa hiérarchie directe –, saisir son RRH ou le DEA : dispositif d’écoute et d’accompagnement, composé du médecin du travail, de membres du CHSCT et de l’assistante sociale. L’alerte sera de préférence formalisée par courriel, ou dans le formulaire mensuel de suivi, « elle ne pourra pas être reprochée au salarié », ni lui être « préjudiciable », précise le paragraphe. « L’objectif est de recevoir le collaborateur dans les meilleurs délais, explique Jacques Bouvier afin de remédier au plus vite à sa situation, par l’allègement de ses tâches, l’adaptation des délais et des objectifs, des renoncements, ou la prise de repos, par exemple. » Le plan d’actions correctives écrit, sera adressé au cadre et évalué dans le mois suivant l’entretien.

Enfin, un chapitre entier expose le droit à la déconnexion, déjà négocié chez Areva en 2012, le principe nouveau étant que tout mail envoyé en dehors des heures habituelles de travail, n’est réputé reçu qu’à la 1re heure ouvrée. Une commission de suivi paritaire, pour l’ensemble de l’accord, se réunira deux fois par an jusqu’à fin 2019.

Repères

Activités

17 sociétés, sur la filière nucléaire (mines, enrichissement d’uranium, recyclage, démantèlement, ingénierie).

Effectifs

14 000 salariés en France (20 000 dans le monde).

Chiffre d’affaires 2016

4 milliards d’euros.

Auteur

  • M.-M. S.