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François Cochet président de la FIRPS (fédération des intervenants en risques psychosociaux)

La semaine | L’interview | publié le : 20.06.2017 | Virginie Leblanc

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François Cochet président de la FIRPS (fédération des intervenants en risques psychosociaux)

Crédit photo Virginie Leblanc

« En matière de santé au travail, l’État devrait être exemplaire »

Alors que le salon Préventica(1) se déroule cette semaine à Paris et réunit de nombreux représentants de la Firps, quelles sont les préoccupations actuelles de votre profession ?

Pour améliorer le fonctionnement de nos administrations, nous pensons que la santé au travail est un levier d’efficacité. À ce titre, l’État devrait être exemplaire, ce qui n’est pas encore le cas, malgré les premières mesures prises pour améliorer la prévention. Le débat sur le rétablissement du jour de carence n’est pas la meilleure façon d’aborder le thème de la santé au travail. Il faudrait plutôt favoriser une approche décentralisée et expérimentale de la conduite des changements. Et, pour cela, redéfinir la participation des fonctionnaires à l’exercice de leur mission. Des instructions détaillées peuvent être paralysantes alors que « ceux qui savent sont ceux qui font ». Il faut donc leur donner plus d’autonomie dans la réalisation de leurs objectifs et travailler sur la qualité de la coopération entre les équipes et les services. Nous observons souvent aussi les effets délétères de l’utilisation d’outils de gestion provenant du monde des entreprises et appliqués sans discernement aux services publics. C’est ce que nous avions voulu faire partager aux candidats à l’élection présidentielle à travers notre manifeste « faire de la santé au travail, un enjeu national »(2).

Quel est votre avis sur la proposition du gouvernement de regrouper les instances représentatives du personnel ?

Tout d’abord, la Firps a salué la nomination comme ministre du Travail de Muriel Pénicaud, coauteur du rapport sur le bien-être au travail. Mais, s’agissant des instances, dire que quatre instances de représentation des salariés en France est excessif, est un peu court. Il faut « rapprocher l’économique et le social », mais concrètement, nous savons bien que les élus ne sont pas toujours à l’aise sur ces deux domaines. Le gouvernement souhaite mettre l’accent sur la formation des représentants du personnel, mais il ne faudrait pas décourager les membres des CHSCT déjà investis et compétents sur les enjeux de santé au plus près des situations de travail. Selon la taille des entreprises, les périmètres du CE et des CHSCT ne sont pas les mêmes. Beaucoup d’entreprises sont assez satisfaites du fonctionnement de leurs IRP : il faudrait au moins leur permettre de garder l’existant, en particulier là où les enjeux de santé au travail sont importants.

1) Du 20 au 22 juin, porte de Versailles, Paris.

2) Lire Entreprise & Carrières n° 1323 et le manifeste sur : www.firps.org

Auteur

  • Virginie Leblanc