Avec un budget médian de 1,8 %, les entreprises dernièrement sondées par Mercer rémunèrent prioritairement la performance. Mais activent d’autres leviers lors des négociations.
« Dans l’approche des NAO, ainsi que dans la gestion et l’appréciation de la performance, il y a un “avant” et un “après” 2008. Pour les entreprises françaises, cela a été un électrochoc », observe Bruno Rocquemont, directeur du département gestion des talents de Mercer France. Selon le cabinet de conseil en RH, qui vient de publier son enquête 2017 sur les NAO dans l’Hexagone*, le budget médian d’augmentations s’établit, au mois de mars, à 1,8 % (1,7 % en moyenne). Avec une revalorisation du premier quartile depuis 2015, passé de 1 % à 1,42 %, et un troisième quartile qui stagne à 2 %.
Oubliés, donc, les 3 % et les pratiques de saupoudrage qui prévalaient avant la crise. Beaucoup d’entreprises n’accordent aujourd’hui que des augmentations individuelles (AI) à leur population cadre. Et ce, « de façon assez sélective », note Mercer. « On a toujours rémunéré la performance, mais le discours tenu aux managers sur le sujet n’était pas très accentué. Les entreprises se sont aujourd’hui emparées de la problématique, et les managers sont formés à une prise de décision qui peut s’avérer délicate, » explique Bruno Rocquemont. De fait, seuls 17 % des entreprises interrogées disent avoir attribué une AI à l’ensemble des collaborateurs éligibles. Dans les autres, la proportion médiane de bénéficiaires est de sept sur dix.
Autre point clé de cette enquête : les négociations autour d’éléments autres que l’augmentation du salaire de base ont bondi de près de 17 % par rapport à l’année dernière. Il s’agit de primes ou de rémunérations variables individuelles ou collectives, mais aussi d’organisation du temps de travail, d’aménagement des espaces, etc. Bref, de démarches favorisant le bien-être au travail. « On est sur le concept « d’employee value proposition » (EVP), c’est-à-dire la proposition de valeur faite aux collaborateurs, qui permet, à travers différents dispositifs RH, de donner plus de sens à leur travail. » Un élargissement des NAO qui, ajoute-t-il, démontre l’intérêt de l’ensemble des partenaires sociaux pour ces sujets très prisés des jeunes générations.
*6e enquête annuelle Mercer sur les NAO menée entre octobre et mars 2017 auprès d’un échantillon de DRH et Comp& Ben de grandes entreprises (69 répondants en mars dernier).
