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L’enquête

Salesky Transports : Une analyse des causes pour limiter les accidents

L’enquête | publié le : 23.05.2017 | Rozenn Le Saint

Le plan prévention de l’entreprise de transport frigorifique mis en place depuis 2013 permet de sensibiliser les salariés sur le risque de somnolence, ainsi que sur les dangers des excès de vitesse et du téléphone au volant.

Fin 2012, Salesky transports a connu deux endormissements de conducteurs de trop sur l’autoroute. « Les distances de sécurité n’étaient pas respectées, les images chocs des véhicules accidentés et le fait que nos conducteurs aient miraculeusement survécu ont été les éléments déclencheurs du plan de prévention Hermès », retrace James Byzery, responsable formation sécurité de Salesky Transports. L’entreprise sarthoise a d’abord formé spécifiquement 10 des 230 conducteurs à la prévention routière – 12 000 km sont parcourus en moyenne par chacun mensuellement – et leur a donné pour rôle d’accompagner, de sensibiliser et de réaliser des audits de conduite avec leurs pairs, dès janvier 2013.

À présent, l’ensemble des salariés bénéficient d’une journée de formation par an au risque routier. Depuis quatre ans, « à chaque fois qu’un conducteur ramène le véhicule avec une rayure ou un élément cassé, nous réalisons un entretien téléphonique avec une quarantaine de questions pour débanaliser l’accident, indique James Byzery. Nous lui demandons notamment s’il serait possible d’éviter ce type de sinistre et dans 90 % des cas, ça l’est ». Un logiciel de suivi des parcours des conducteurs permet également de repérer les excès de vitesse : des courriers recommandés sont envoyés pour mettre en garde contre les risques routiers et les mesures disciplinaires encourues. De quoi dissuader d’appuyer sur la pédale d’accélération.

Le plan semble porter ses fruits. En 2013, l’entreprise avait enregistré 58 accidents, 55 en 2014, 47 en 2015 et 46 en 2016. Et alors qu’auparavant, deux ou trois accidents corporels très graves étaient dénombrés tous les ans, en 2015 et 2016, il n’y en a pas eu.

La mise en application le 1er janvier 2017 de la loi qui oblige l’entreprise à communiquer le nom du salarié qui a commis une infraction routière au volant d’un véhicule de fonction a encore renforcé l’impact des actions de prévention mises en place. L’entreprise respectait déjà depuis plusieurs mois ce principe mais auparavant, les salariés payaient l’amende mais ne perdaient pas de points. Désormais, l’employeur désigne le salarié ayant commis l’infraction, avec le risque de perte de points à la clé, ce qui incite encore davantage à la vigilance.

Une procédure pour les sédentaires

Fin 2016, Salesky transports a hésité avant de signer la charte des sept engagements pour une route plus sûre, comme vingt autres entreprises telles que les géants Airbus, Axa, La Poste, Danone, Renault, Total ou Orange. « Nous avions encore du travail à accomplir pour être en mesure de respecter le premier engagement, en l’occurrence, « limiter aux cas d’urgence les conversations téléphoniques au volant” », justifie James Byzery. « Autant notre plan formation a eu des effets bénéfiques mesurables sur le personnel roulant, autant les sédentaires n’avaient pas forcément l’impression d’être concernés et téléphonaient à tort et à travers aux conducteurs, sans se demander s’ils étaient au volant ou non », témoigne-t-il.

L’entreprise a alors mis en place une procédure qui permet de savoir quand le conducteur est en conduite ou au repos, pour que les opérateurs leur téléphonent quand ils sont au travail, mais pas en train de conduire, ou envoient un message pour demander à ce qu’ils rappellent une fois arrêtés. De son côté, le service après-vente a à présent interdiction de contacter directement les conducteurs : les salariés sédentaires filtrent les coups de fil. Enfin, le système informatique embarqué permet d’envoyer des messages aux conducteurs, pour les informer sur l’état de préparation de la marchandise, par exemple, encore une fois pour limiter le nombre d’appels.

« Auparavant, les conducteurs jouaient sur leur téléphone portable au volant. À présent, ils sont sensibilisés au risque et tout est fait pour ne pas les stresser quand ils sont en route », se réjouit Charly Chapon, représentant au CHSCT. Depuis le début de l’année 2017, James Byzery s’est donné comme mission de faire signer une charte de prévention du risque routier qui inclut l’interdiction de téléphoner au volant à l’ensemble des salariés, conducteurs et sédentaires. En mars, les conducteurs avaient déjà reçu 15 % d’appels en moins par rapport à février.

Repères

Secteur

Transport et logistique du froid.

Effectif

330 salariés.

Chiffre d’affaires 2016

27 millions d’euros.

Auteur

  • Rozenn Le Saint