Bienvenue dans les bureaux du futur. L’immeuble récemment ouvert par le groupe Plantronics à Amsterdam rénove le concept déjà ancien d’open space, en faisant de l’environnement sonore un élément central de l’agencement des bureaux paysagers « nouvelle génération ». Pionnier de l’innovation audio, le groupe américain Plantronics entend faire de ce site un modèle du genre et une vitrine.

« Parce qu’il s’agit d’un facteur déterminant pour la productivité des collaborateurs, nous avons pensé dans les moindres détails à maîtriser tous les sons sur ces lieux de travail ouverts. L’objectif étant d’adapter l’acoustique à chaque façon de travailler », explique Ole Hellfritzsch, responsable de cette filiale de Plantronics à Amsterdam.

Un concept propre à redorer l’image bien ternie du bureau paysager. Selon une étude de l’université britannique d’Exeter, le sentiment de bien-être dans l’entreprise serait d’un tiers inférieur à la moyenne parmi les salariés travaillant dans ces open spaces. Ce type de lieu de travail occasionnerait une perte de productivité de 15 %.

D’où le défi pour Plantronics Amsterdam, dont la maison mère américaine est réputée pour ses casques audio ayant équipé les cosmonautes des missions Appollo des années durant, de devenir un modèle du genre en matière de gestion de l’acoustique sur le lieu de travail. « Il vous faut 3 à 20 minutes pour regagner votre concentration quand votre attention a été détournée par un bruit », illustre Ole Hellfritzsch. Ici, toutes les nuisances sonores sont gommées. « L’excellente acoustique de cet espace de travail facilite la collaboration entre les équipes mais favorise aussi la concentration de chacun, ce qui participe à la productivité des salariés », entend démontrer le dirigeant.

Les lieux sont en permanence baignés dans une ambiance sonore. Le gazouillis de l’eau d’une cascade, diffusé par des haut-parleurs intégrés dans le plafond, combat les sollicitations auditives extérieures. Et le niveau de diffusion s’adapte en fonction des éléments perturbateurs captés par des micros. La conversation de deux collègues à proximité d’un poste de travail sera ainsi automatiquement étouffée.

Capitonnés comme ceux d’un studio de radio, les murs absorbent les sons. Tout comme le revêtement souple du sol, fabriqué en filets de pêche recyclés. Grâce à une différentiation des teintes de celui-ci, la circulation des employés est « canalisée » pour éviter les passages à proximité des postes de travail. De manière inconsciente, les collaborateurs se déplacent en suivant les zones au sol les plus claires, à l’écart des collaborateurs devant leur ordinateur.

Plus de mobilier aux surfaces planes et lisses propageant les vibrations. L’utilisation de matériaux naturels a permis de façonner des meubles tout en rondeurs propices à amortir les chocs sonores. De même, des murs d’eau séparant les espaces absorbent une partie des nuisances auditives ambiantes. « Cet élément visuel s’harmonise avec le bruit diffusé dans les haut-parleurs », ajoute Ole Hellfritzsch.

Disséminés un peu partout, des « coins » travail sont à disposition pour une collaboration inopinée. Ils se composent d’une table basse entourée de divans rembourrés avec hauts dossiers recourbés pour étouffer les voix.

Avec cette approche de l’acoustique sur le lieu de travail poussée à l’extrême, les bureaux de Plantronics à Amsterdam sont l’un des exemples les plus aboutis du concept de « nouveau travail » en vogue aux Pays-Bas. Ce concept mêle subtilement télétravail, emploi flexible dans le temps et l’espace et encadrement des collaborateurs, tout en imposant par ailleurs aux entreprises d’être en phase avec le développement durable.

Travaillant depuis plus de dix ans sur ce concept, Plantronics dresse un bilan positif en termes de gestion du personnel. Les absences pour maladie auraient chuté d’un tiers. Les départs volontaires se seraient raréfiés. Pour Ole Hellfritzsch, l’explication est simple : « Le taux de satisfaction des salariés relatif à leur poste de travail a déjà progressé de plus de 10 %. »

NRC HANDELSBLAD. Incapacité de travail et emploi flexible

Selon une enquête réalisée par le gouvernement, plus de la moitié des actifs présentant un taux d’incapacité de travail occupent un emploi flexible (CDD, travailleurs saisonniers ou intérimaires). Plusieurs facteurs expliqueraient cette situation. Outre les conditions de travail des emplois flexibles, plus stressantes avec des horaires décalés et l’insécurité de l’avenir, le régime d’incapacité de travail s’avérerait financièrement plus intéressant pour les travailleurs hors CDI que le régime de l’assurance chômage. 27 avril 2017. NRC Handelsblad, quotidien.

HR PRAKTIJK. L’embauche de handicapés fait débat

Entré en vigueur l’année dernière, un accord national visant à créer des emplois réservés aux travailleurs handicapés fixe des conditions trop restrictives à leur embauche, estiment les confédérations d’employeurs néerlandais. Ces postes s’ouvrent uniquement aux personnes présentant un handicap lourd, corporel ou psychique, tel l’autisme, d’où la difficulté de trouver des candidats. Les entreprises prônent une ouverture de cette politique d’embauche aux personnes souffrant de problèmes psychologiques ou sociaux. 4 mai 2017. Hrpraktijk.nl, site Internet.