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L’enquête

Djamal Teskouk representant de la CGT au CNEFOP

L’enquête | L’interview | publié le : 16.05.2017 | L. G.

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Djamal Teskouk representant de la CGT au CNEFOP

Crédit photo L. G.

« Il faut encourager les salariés à utiliser le conseil en évolution professionnelle »

Il faut encourager les salariés à aller vers le conseil en évolution professionnelle (CEP), dites-vous, pourquoi ?

Parce que cela fait sens et système avec l’entretien professionnel que l’employeur est tenu d’organiser tous les deux ans. Les deux s’alimentent et s’enrichissent, c’est bénéfique pour le salarié et l’entreprise. Il faut donc les informer lors de l’entretien professionnel que le CEP existe, qu’il est accessible en toute confidentialité hors de l’entreprise. Or le nombre de salariés ayant bénéficié d’un CEP n’est pas encore au niveau attendu par les organisations syndicales et patronales à l’origine du CEP.

La communication sur le CEP est-elle suffisante ?

Non, on ne peut que constater encore une large méconnaissance de cet outil par les salariés. On ne peut que déplorer l’absence de communication de l’État sur ce sujet. Seule une campagne a été organisée par le Copanef sous le slogan “J’ose”. Il est d’ailleurs étonnant de constater que la communication gouvernementale sur le compte personnel d’activité (CPA) ignore le CEP ! Et que le site CPA ignore le CEP !

Un développement du CEP auprès des salariés ne va-t-il pas rencontrer un problème de financement ?

Oui bien sûr, une difficulté de financement est en germe. Aujourd’hui, Fongecif et Opacif financent le conseil en évolution professionnelle pour les salariés sur les frais de fonctionnement actés dans la convention d’objectifs et de moyens signée avec l’État. Mais l’évolution de la situation va poser des problèmes : en un an, le nombre de personnes reçues a augmenté de 40 % et pour y faire face, le nombre de conseillers CEP d’Opacif a augmenté de 10 % ! Et, dans cette configuration, si on augmente la part des ressources financières affectée au CEP, ce sera forcément au détriment des autres financements : CIF, bilan de compétences, VAE,… Comment gérer l’augmentation prévisible et souhaitable du nombre de salariés bénéficiant d’un CEP, et cela d’autant plus qu’il est potentiellement également ouvert à tous les actifs ? L’embolie guette.

La généralisation d’une prestation de CEP à distance via téléphone et Internet est-elle une solution ?

Tous les opérateurs proposent aujourd’hui un conseil en évolution professionnelle à distance via téléphone et internet : c’est bien, mais tout le monde ne pourra pas s’en satisfaire. Les personnes sont plus ou moins à l’aise face à ce type de prestation. De plus lorsqu’elles sont confrontées à une situation complexe, l’écoute bienveillante d’un conseiller s’avère souvent nécessaire. C’est très souvent dans des situations de crise et d’urgence que le salarié doit s’engager dans une transition professionnelle. Cela explique notre méfiance face à l’idée que suite à un CEP le bénéficiaire devient “autonome”. Nous ne croyons pas que l’autonomie devienne pérenne en trois heures de CEP !

Auteur

  • L. G.