logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

L’enquête

CPAM 79 : La caisse inclut le CEP dans sa politique RH

L’enquête | publié le : 16.05.2017 | L. G.

La caisse primaire d’assurance maladie des Deux-Sèvres a informé ses agents avec l’aide de son Opca Uniformation.

La CPAM des Deux-Sèvres compte un peu moins de 300 agents, et le taux d’accès à la formation chaque année y est de 60 % environ. À la suite à la réforme professionnelle de 2014, la responsable formation, Céline Bretin, a étudié les informations concernant le conseil en évolution professionnel via différents supports et en partenariat avec son Opca Uniformation. Dans le même temps, la caisse nationale a incité les caisses au niveau local (CPAM) à communiquer sur le CEP.

« Nous avons donc organisé en interne, avec Uniformation, sur mai/juin 2016, des séances d’information et de sensibilisation d’une durée de deux heures auprès des agents de l’organisme », précise la responsable formation. Une cinquantaine de personnes ont participé à ces séances, ce qui a déclenché par la suite un bon nombre de demandes de renseignements auprès de la cellule formation. La CPAM 79 envisage à plus ou moins long terme de renouveler l’expérience.

Une démarche de valorisation

« En effet, analyse la responsable formation, ce dispositif permet de faire le point sur son parcours professionnel, son orientation, de retravailler son CV, d’affiner son projet et de vérifier s’il est plus judicieux de partir vers une VAE, un bilan de compétence ou tout simplement sur de la mobilité interne. La CPAM des Deux-Sèvres a donc valorisé ce dispositif et l’a inclus dans sa politique RH. »

Guider au mieux les agents

À ce jour, la CPAM ne connaît pas les impacts réels qu’ont eus ses réunions sur le déclenchement d’un CEP, car ce dispositif reste entièrement à l’initiative du salarié et se réalise souvent hors temps de travail. Mais « notre rôle, en tant que cellule formation, est de guider au mieux les agents, les amener à réfléchir sur leur parcours professionnel, afin qu’ils soient vraiment acteur de leur avenir professionnel, justifie la responsable formation. Ce dispositif entre en plus directement dans le cadre de la gestion prévisionnelle des compétences ».

Comme dans beaucoup de structures, les managers de la CPAM 79 sont amenés à réaliser les entretiens professionnels, et la politique interne les incite à aborder le conseil en évolution professionnel lors de ces échanges. « Sachant, que notre taux de réalisation des entretiens professionnels est approximativement de 97 %, cela devrait à terme être positif et créer une dynamique RH et/ou déployer d’avantage de CEP. D’autant que notre Opca propose, en parallèle, des rendez-vous d’informations à destination des salariés sur tout le département. »

Cette démarche de valorisation du CEP a été aussi faite auprès des partenaires sociaux de la CPAM 79 lors d’une précédente présentation de la réforme de la formation professionnelle. « Ceux-ci ont fortement apprécié cette initiative », reconnaît la responsable formation.

Témoignage
Sarah Golmard, 33 ans, Dijon, CEP avec le Fongecif Bourgogne

« Mon CEP avec le Fongecif Bourgogne s’est déroulé de mai à novembre 2016 et a vraiment été le bienvenu, car l’ambiance chez mon employeur de l’époque, une entreprise de nettoyage industrielle, se dégradait et ne me laissait pas entrevoir d’avenir. Le poste d’attachée commerciale que j’y occupais depuis une année était difficile, je ne m’y sentais pas à ma place. Ça collait peu avec mon parcours de formation initiale d’école hôtelière de Dijon. Et certains moments ont purement et simplement été du harcèlement hiérarchique, ça ne pouvait que mal finir.

Ma chance a été de connaître à titre personnel une conseillère du Fongecif Bourgogne, a qui j’ai décrit ma situation, et qui m’a orientée vers le CEP. J’avais déjà entendu parler du Fongecif mais n’avais pas utilisé ses services.

Le CEP s’est étalé sur six mois, à raison de 7-8 rendez-vous d’une heure trente chacun. Le tout accompagné d’un important travail personnel de reprise et d’analyse de mon parcours professionnel. Ce travail a été vérifié et questionné par la conseillère. C’est une démarche qui pousse à chercher au fond de soi, d’un point de vue autant personnel que professionnel.

À l’issue du CEP, j’en suis ressortie avec le nom d’un métier : celui d’animatrice de réseau. Principalement dans les métiers de bouche, les cosmétiques, les produits naturels… Ça me correspond parfaitement, et je n’y serai pas arrivé seule. Au fond de moi, je le savais peut-être mais n’en avais pas conscience. Le CEP a valorisé quelque chose d’enfoui. En sortant du CEP, je me suis sentie libérée.

J’ai quitté l’entreprise et me suis mise en recherche d’emploi directement, sans formation supplémentaire. J’ai uniquement démarché des enseignes et des franchises dont j’avais envie, par plaisir. J’ai parlé avec plusieurs professionnels sur leur journée et leur semaine type… Rien à perdre. Et ça correspondait à ma personnalité, c’est pour cela aussi que ma conseillère, me connaissant bien, m’a laissé faire.

Trois mois après le CEP, après les vacances de fin d’année, et après un coup de mou en janvier durant lequel les conseillers du Fongecif m’ont remobilisé, j’ai signé dans une grande entreprise agroalimentaire, le 1er mars, un CDD intérim d’un an, renouvelable six mois. J’interviens sur cinq départements, en tant qu’experte produits, en assistance à neuf commerciaux en crèmes glacées. J’ai bénéficié de 15 jours de formation interne sur les produits, les techniques de vente, le management… C’est en quelque sorte mon ancien métier avec des responsabilités en plus. C’est très satisfaisant. Les conseillers CEP, avec lesquels je reste en contact, m’ont appris à m’écouter, et cela est positif aussi bien professionnellement que personnellement ».

Auteur

  • L. G.