logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

L’enquête

Cnefop : Certifier le CEP pour mieux le développer ?

L’enquête | publié le : 16.05.2017 | L. G.

Une certification du CEP est en réflexion au Conseil national de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelles (Cnefop), elle permettrait d’homogénéiser les pratiques et le service rendu aux bénéficiaires.

Certifier le CEP ? C’est tout l’enjeu d’un des chantiers du Conseil national de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelles (Cnefop), structure qui réunit l’État, les régions et les partenaires sociaux représentatifs au niveau national et interprofessionnel, et qui a pour responsabilité de définir des priorités triennales en ces domaines. En décembre 2016, il a validé un rapport intitulé précisément “faut-il certifier le CEP”.

Pourquoi certifier ? Parce que la notion de certification est liée à la notion de garantie, le plus souvent attestée par un tiers. Appliquée au CEP, cette notion pourrait concerner soit la certification des compétences des personnes en charge du CEP, ou souhaitant le devenir ; soit la certification du service, qui s’intéresse à la manière dont une structure s’organise pour produire la qualité de CEP attendue.

Quels bénéfices en espérer ? Une meilleure homogénéité de service, car le CEP étant délivré par 13 opérateurs dont 5 réseaux nationaux, la certification, qu’elle soit de compétences ou de service, est de nature à apporter des garanties supplémentaires.

Une meilleure diffusion des ambitions qualitatives portées par le CEP à l’ensemble des prestations d’accompagnement (opérateurs du CEP, opérateurs du SPRO dont le niveau 1 du CEP constitue le socle minimal de services à rendre). La certification pourrait être un levier pour les régions à qui l’animation des opérateurs du SPRO et du CEP est confiée.

Enfin, une meilleure “régulation” de l’offre de certification de compétences en lien avec le conseil, l’accompagnement et l’orientation, car celle-ci est multiple et a tendance à se développer sous la seule impulsion des organismes de formation.

Recommandations

Le Cnefop a donc pris des recommandations en matière de certification du CEP.

– Produire un référentiel des compétences nécessaires au CEP, élaboré sur la base d’une traduction “compétences” du cahier des charges du CEP et du guide “Repères pour le CEP”.

– Encourager les démarches des opérateurs visant la certification des services CEP sur la base de référentiels garantissant le contenu du service.

– Ne pas en faire une “profession réglementée”. Doivent donc être préservées : la liberté de recrutement des opérateurs et des modalités de reconnaissance de leurs salariés ; ainsi que la liberté pour un salarié en poste ou en reconversion, un demandeur d’emploi ou un étudiant d’acquérir tout ou partie des compétences liées au conseil en évolution professionnelle et de les faire certifier ; et la liberté pour les organismes de formation de concourir à la satisfaction des besoins associés au développement du CEP, selon des méthodes pédagogiques diversifiées.

– Enfin, dernières recommandations : structurer et sécuriser une offre de certifications publique ou paritaire répondant aux différents besoins identifiés et garantissant la capacité du plus grand nombre d’organismes de formation à la préparer : certificats inscrits à l’Inventaire portant sur des compétences spécifiques à l’exercice du CEP, certification de type titre professionnel ou CQPI portant sur le métier de “conseiller/consultant SPE-SPRO”, certification de type Master portant sur le domaine de “l’accompagnement au développement de l’autonomie des personnes”…

« L’arrivée du CEP a des effets systémiques sur le “monde” des professionnels de l’orientation, et, d’une manière plus générale des professionnels de l’accompagnement vers l’emploi, rappelle Jean-Marie Marx, président du Cnefop. En proposant une prestation de portée universelle, à contenu relativement normé, et délivrée par des opérateurs qui n’étaient jusqu’alors pas présents sur le champ traditionnel de l’orientation, le CEP questionne à la fois les identités professionnelles et le contenu des autres services d’accompagnement. L’effort conséquent de réorganisation des services et d’acquisition de nouvelles compétences généré par le CEP suscite naturellement la question de l’opportunité de faire reconnaître ce “professionnalisme” au travers d’une certification. Or cette question génère des positions assez tranchées, voire polémiques. Il y a les tenants de la certification (« si c’est un métier, ça s’apprend et ça se reconnaît »…), et les opposants (« comment certifier ce qui n’existe pas encore vraiment », « ce n’est pas un métier, c’est une fonction ou une activité », « il existe déjà le titre de CIP7 et le diplôme de psychologue du travail »…). »

Derrière cette controverse, c’est en fait la question de l’accès aux métiers de l’accompagnement qui est posée (y a-t-il un diplôme ou un titre qui garantirait le professionnalisme d’un conseiller à l’entrée dans le métier ?) et la question de la reconnaissance des professionnels en poste. « Pour l’immense majorité d’entre eux, ils ne sont titulaires d’aucun de ces diplômes ou titres évoqués, mais on ne peut pour autant nier un certain professionnalisme », rappelle Jean-Marie Marx.

Auteur

  • L. G.