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Développer son empathie

La chronique | publié le : 16.05.2017 |

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Développer son empathie

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Meryem le Saget Conseil en entreprise

Beaucoup de raisons plaident en faveur de l’empathie.

L’intérêt immédiat pour nous est d’abord d’élever notre capacité à écouter nos clients, mieux les comprendre, capter ce qui sous-tend leurs comportements. Dans la vie courante également, il est fort utile de bien comprendre ses interlocuteurs et de percevoir leurs émotions, ce qui les inspire, les frustre ou les anime. C’est la base d’une bonne relation de confiance et d’échange.

Nous vivons à l’ère de la communication,

et pourtant, lorsque les chercheurs nous comparent aux générations précédentes, nos facultés d’empathie se sont érodées. Nous avons multiplié nos sources de perception, mais notre capacité à comprendre les autres ne s’est pas étoffée. Curieux, non ?

Autre paradoxe,

notre société est de plus en plus intelligente et éduquée, mais notre quotient émotionnel (QE) est resté au stade du jardin d’enfants. Sait-on se mettre à la place des autres, écouter sans chercher à rétorquer, exprimer ses émotions avec calme, dire des vérités délicates sans agresser, bâtir des solutions avec des personnes de culture et de points de vue différents ? À l’âge des cavernes la compétence vitale était de savoir faire du feu, aujourd’hui ce serait de savoir comprendre les autres et collaborer.

La bonne nouvelle

est que l’empathie s’apprend. En commençant par l’écoute. Vous savez, cette écoute profonde, qui suspend le jugement, s’intéresse à l’autre, capte ses expressions émotionnelles et non verbales, ses silences, ses aspirations, ses vulnérabilités…

Cette compétence requiert de la disponibilité

bien sûr, mais aussi du cœur, et de bonnes qualités d’observation. Tout cela s’apprend. On s’exerce par exemple à se décentrer de sa petite personne et à reporter son attention sur l’autre, ce qu’il dit, ce qu’il fait, ce qu’il ressent. On peut alors approfondir en reformulant ce que l’on a compris. Cela permet de vérifier directement avec son interlocuteur que l’on est bien sur la même longueur d’onde ! C’est par l’empathie que l’on construit des relations d’adulte à adulte et que l’on peut le mieux aider l’autre, qu’il s’agisse d’un client, d’un collaborateur, ou même d’un proche.

Nuance importante,

l’empathie n’est pas la sympathie, qui nous porte à aimer quelqu’un et nous sentir affectivement proche (l’inverse étant l’antipathie). Dans l’empathie, on se met à la place de l’autre, on comprend ce qu’il vit et ce qu’il ressent, mais sans être fusionnel. L’empathie est une sorte d’intuition des émotions de l’autre. Ces émotions résonnent en nous (plus on a de cœur et d’expérience de vie, plus on ressent ce qu’il traverse), on les comprend, mais on conserve une posture émotionnelle séparée.

Dans la sympathie en revanche,

on « souffre avec », on vit la même chose que l’interlocuteur : joie, peine, colère, inquiétude, désillusion, on partage ses émotions. En fait, une partie de soi s’est transportée chez l’interlocuteur, on est en communion avec lui. Posture plus émotionnelle, plus affective certes, mais aussi moins puissante pour trouver des solutions car on baigne dans le même bain que celui que l’on aimerait aider. Être capable d’empathie avec ses interlocuteurs, sans verser dans le piège de la sympathie ou de l’antipathie, démontre une haute maturité émotionnelle. Notre époque en aurait bien besoin.