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Sur le terrain

QVT : Un zeste d’outil RH pour doper le bien-être au travail à T & B Vergers

Sur le terrain | publié le : 25.04.2017 | Stéphanie Maurice

Ce producteur de fruits a revu son mode de management et, via une application, permet à sa trentaine de salariés d’afficher leur humeur tous les matins. Un outil de résolution rapide des malentendus et des petits problèmes professionnels.

Autogestion et transparence sur les décisions, c’est le choix qu’a fait T & B Vergers, producteur de poires et de pommes dans la région d’Arras (Pas-de-Calais). Cette PME de trente salariés, qui parie sur le développement durable pour ses produits en agriculture raisonnée ou bio, voulait que chacun soit heureux de venir travailler.

« En 2014, nous avons changé notre management, car nous sentions des petits dysfonctionnements, explique David Varras, l’un des cofondateurs, chargé des RH. Notre entreprise était pyramidale, avec des managers de proximité pour chaque service – le verger, la production avec la cueillette et le stockage, et la logistique. Nous sommes passés à des entités indépendantes, qui s’autogèrent. »

Fin des managers : les équipes se sont choisi un animateur, chargé de diriger les réunions hebdomadaires lors desquelles est fixée l’organisation de la semaine. Ce qui veut dire une flexibilité horaire choisie. Elles ont, par conséquent, la main sur toutes les données nécessaires (cahier des commandes, flux de production, etc.), auparavant connues des seuls responsables. Ils étaient absents ? La machine patinait. Le personnel est aujourd’hui devenu polyvalent, capable d’emballer les pommes comme de gérer le planning.

Des responsabilités nouvelles

Ce planning n’est pas une mince affaire : « Nous sommes dans des métiers difficiles, avec des charges lourdes et des gestes répétitifs », souligne David Varras. Impossible de rester au même poste toute la journée : « Les salariés tournent toutes les deux heures. » Mais les congés sont devenus plus faciles à gérer, et les salariés assument des responsabilités nouvelles.

Avant, le premier geste du matin, c’était le passage à la pointeuse. Elle a été enlevée car chacun est maintenant maître de ses horaires. Et les salariés se livrent d’abord à un « réveil musculaire », qui les prépare à la charge physique de la journée, avant de signaler l’état de leur humeur, bonne ou mauvaise, sur l’application Zest (éditée par ZestMeUp). Une solution que David Varras a découverte dans un magazine et que la PME, soucieuse d’évaluer l’efficacité de sa nouvelle organisation, a souhaité mettre en place.

Chez T & B Vergers, pas d’anonymat des réponses, même si l’option est ouverte au personnel. Le fonctionnement ? « C’est une mesure sur cinq points : dès qu’elle atteint la limite de 2,5, la personne concernée est reçue dans la journée, pour voir comment l’épauler, précise l’entrepreneur. La principale efficacité de l’outil, c’est sa rapidité. Le malentendu est réglé avant que la situation ne se gangrène. » Catherine Tellier, animatrice en logistique, complète : « Si le problème est professionnel, on essaie de trouver une solution. S’il est personnel, on comprend mieux pourquoi la journée est moins productive. »

Déployé depuis septembre 2016 – avec un taux d’utilisation de 90 % –, l’outil n’est, selon elle, pas vu comme une intrusion, mais plutôt comme une occasion de s’exprimer. Catherine Tellier se souvient notamment d’une stagiaire, qui, soudain, s’est sentie exister : la direction de l’entreprise s’intéressait à elle, et à son bien-être au travail.

T & B Vergers utilise également la boîte à idées numérique de Zest, qui a remplacé la traditionnelle boîte présente en salle de repos : les propositions sont notées et, une fois par mois, un jury de volontaires choisit la meilleure. La fonctionnalité « feedback » commence aussi à trouver sa place : « On peut féliciter les équipes, c’est un super outil de motivation », considère David Varras.

Sondages

Enfin, la solution permet de sonder les salariés sur divers sujets, comme le système d’autoprime que les salariés s’attribuaient (sans contrôle a posteriori) s’ils estimaient l’avoir méritée pendant le mois. Démarche qui n’a recueilli que 60 % d’adhésion. « Il y avait des gens qui exagéraient », raconte Catherine Tellier. Du coup, une commission doit réfléchir à la question.

La PME dépense 4 euros par collaborateur et par mois pour la solution. David Varras estime que cela en vaut la peine : « L’outil nous apporte vraiment une meilleure communication. » Seul petit bémol : les rétifs à l’informatique ont besoin d’un coup de main pour télécharger l’application sur leur téléphone.

Auteur

  • Stéphanie Maurice