APRÈS SON MANIFESTE DE 2015, le collectif des Économistes atterrés reprend la plume pour interpeller les politiques « à réinventer l’avenir du travail » face à la crise. Dans cet ouvrage militant, on retrouve ses sujets de prédilection, comme l’appel au financement d’une transition énergétique centrée sur les territoires. Ou sa position en faveur du passage à la semaine à 32 heures, accompagnées de RTT obligatoires mais flexibles selon les branches, afin de créer des emplois. S’il ne croit pas en la fin de l’emploi, le collectif s’inquiète d’une possible montée du travail précaire sous toutes ses formes, stimulée notamment par Uber, un modèle qu’il qualifie « d’économie prédatrice » qu’il faudrait enrayer. D’où son appel à créer des droits collectifs attachés à l’individu, complémentaires à la protection sociale, comme un droit personnel à la formation ou un élargissement du compte d’engagement citoyen, qui permettrait l’engagement dans ces activités sociales. À l’avenir – et c’est sans doute l’aspect le plus intéressant du livre – ces économistes semblent croire aux promesses de nouvelles formes de partages collectifs locaux, un modèle hybride de coopératives d’entreprises issues de l’économie sociale et solidaire, qui « privilégierait la valeur d’usage plutôt que la valeur marchande ».